LA
TRÊVE DE DIEU
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Pour la troisième année consécutive, les tenants de la culture de
mort connaissent un échec qui, à ce jour, est historique. Les deux
années précédentes, la tentative de légaliser l'euthanasie émanait de
quelques parlementaires plus ou moins isolés qui tentaient un effet de
surprise. Le président de l'Assemblée nationale, fort de la loi
Léonetti (22 avril 2005) sur les soins palliatifs, en a fait
immédiatement des confettis. Cette fois-ci, l'affaire était plus grave,
car s'est vue monter « discrètement » dans le cadre du Sénat une
coordination de forces, rassemblant des sénateurs de tous horizons
politiques. Un seul but : légaliser l'euthanasie - assistance médicale
à mourir - sous prétexte du droit à l'être humain de disposer de sa
propre vie. La marge était étroite car le projet se limitait aux cas
extrêmes de personnes agonisant ayant demandé qu'il soit mis fin à
leurs jours. Mais cette tentative trouvait pour la première fois un
débouché parlementaire. En effet la Commission des Affaires sociales du
Sénat avalisait par 25 voix contre 19 le principe de l'euthanasie. Les
médias bien sûr soutenaient à fond.
Les consciences semblent brutalement s'être réveillées. Ce fut un « non
» venant d'horizons diverses. Celui de François Fillon premier
ministre, de Maître Badinter ancien garde des Sceaux de François
Mitterrand, de Ségolène Royal, de Bernard Debré opportuniste de la
transgression eugéniste. Mais aussi M. Larcher, président du Sénat et
Xavier Bertrand, ministre de la santé. Surtout s'est créé un collectif
de parlementaires qui s'organisait et avait naturellement le soutien
des groupes pro-vie traditionnels ; et aussi des unités de soins
palliatifs.
La Commission des affaires sociales du Sénat, dans la perspective
d'être désavouée par sa propre assemblée ou bien par le Parlement, a
donc rayé une partie du projet de loi qu'elle avait avalisé ; ceci en
votant un amendement supprimant l'article 1 : celui qui accordait le
droit aux médecins de donner la mort.
Le combat pour la défense de la vie n'est pas terminé pour autant.
Rappelons que la loi Léonetti considère l'hydratation des agonisants
comme un traitement qu'il n'y a pas lieu de poursuivre chez les
patients en fin de vie ; ceci étant assimilé à de l'acharnement
thérapeutique. Telle est la grande tare de cette loi sur les soins
palliatifs au plan législatif. Car plutôt que de laisser les patients
se déshydrater lentement et mourir de soif, les tenants de la culture
de mort affirment qu'il y a lieu d'en finir de manière plus expéditive.
Il faut se préparer car l'an prochain nous les retrouverons à la même
époque sur ce même créneau.
* Ce communiqué du Dr Dickès, reproduit avec autorisation, dit l'essentiel de cette affaire, et le dit très bien.