La priorité politique : défendre la vie humaine
Un certain nombre d'amis bien intentionnés pensent que nous avons tort de nous occuper
du fléau de l'avortement. Ils pensent que nous n'y pouvons rien et qu'il vaut donc mieux l'oublier pour se consacrer
à quelque action positive. Ils citent à l'appui de leur préférence le verset de St Paul : "que
tout ce qui est vrai, tout ce qui est honorable, tout ce qui est pur, tout ce qui est aimable, tout ce qui mérite
l'approbation, ce qui est vertueux et digne de louange, soit l'objet de vos pensées." (Ep. de St Paul aux Phillipiens
ch.4 vs 8).
Pourtant St Paul parle de "tout ce qui est vrai", ce qui inclut la prise
en compte de la réalité, même si elle ne mérite pas toujours l'approbation ; car il est
essentiel de la connaître pour la faire changer, et travailler à faire changer les choses fait partie des obligations
de chaque Chrétien.
La compromission passive
Si nous nous accommodons de la présente situation, nous devenons immanquablement
complices des crimes contemporains, d'abord par passivité, puis immanquablement par intérêt. En effet,
nos adversaires savent que la manière la plus efficace de faire cesser une opposition est de corrompre les opposants.
Cela n'est pas de la théorie, nous le constatons tous les jours, en témoignent les compromissions d'organisations
dont les objectifs étaient humanitaires et pouvaient anciennement être qualifiés de chrétiens.
Quelques exemples récents :
La Fédération Internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge collabore de manière renforcée1 avec le FNUAP dans la distribution de "soins de santé génésique", y-compris la distribution de "planning familial, ainsi que la fourniture de contraceptifs" (20 juin 2002). Il faut se souvenir que le FNUAP profite de la situation difficile des réfugiés pour leur fourguer ses produits abortifs, sous prétexte de "santé génésique". La Croix-Rouge sait-elle bien où elle met les pieds, ou bien les subsides que le FNUAP ne manquera pas de lui fournir empêchent-ils toute question ? Toujours est-il que la Croix-Rouge, en s'impliquant ainsi dans la guerre contre les populations, vient de rejeter la neutralité qui en faisait auparavant une organisation respectable.
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20/06/03 : la Fédération Internationale des Sociétés de la Croix Rouge et du Croissant Rouge signe l'accord de complicité avec le FNUAP. |
En fait, il s'agit d'une tendance de fond : le Pr Marc Gentilini, président
de la Croix-Rouge française, est co-président du conseil scientifique de l'organisation "Équilibres
& Populations", notoirement connue pour soutenir l'eugénisme contre le Tiers-Monde. Il y côtoie
le promoteur du RU 486, le Dr Baulieu, ainsi que deux avorteurs connus. L'un des principes de base de la Croix-Rouge
est officiellement "protéger la vie et la santé (...) faire respecter la personne humaine",
paroles, paroles...
Il est temps que les bénévoles qui animent la Croix-Rouge et que les donateurs
qui la financent encore soient mis au courant de cette dérive catastrophique et se décident à investir
ailleurs.
L'Université "Catholique" de Louvain
(Belgique) a décidé de se lancer dans les manipulations embryonnaires de peur de prendre du retard dans la
"recherche" sur ses concurrents barbares. "Nous désirons donner la priorité à ces
questions éthiques avant les considérations économiques et scientifiques, qui n'ont elles-mêmes
de sens que si la dignité de l'humain est préservée" 2 affirme
le texte publié par l'UCL, afin de justifier sa décision de faire exactement l'inverse !
La Fédération Protestante de France
n'hésite pas à proclamer sa foi en l'avortement, au mépris des quelques dénominations qui se
déclarent pro-vie qui l'ont rejointe : elles ont accepté de s'associer ainsi avec des dénominations
pro-avortement, comme l'ERF, en refusant de considérer que la question de l'avortement soit un motif de séparation ;
cela revient à dire "l'avortement est une affaire secondaire, moins importante que les avantages que nous
pouvons tirer de notre inclusion à la FPF".
Pourtant toute alliance avec des apostats est prohibée (2ème ép.
de St Paul aux Corinthiens, ch.6, vs14 : "Ne vous associez pas avec les incroyants, ne faites pas cause commune
avec eux : ne vous mettez pas sous un même joug avec les incrédules. En effet, comment concilier la justice
et l'injustice ? Qu'y a-t-il de commun entre la lumière et les ténèbres ? Christ peut-il
s'accorder avec le diable ? Quelle association le croyant peut-il avoir avec l'incroyant ?").
Le journal La Croix choisit
depuis de nombreuses années de se démarquer des militants pro-vie, en donnant la parole aux pro-avortement
et en ignorant les défenseurs de la vie humaine. On y trouve tous les arguments et le vocabulaire du pouvoir abortiste
mais jamais les nôtres. Quelqu'un pourrait-il trouver sur les 5 dernières années un seul article de
La Croix qui informe sérieusement sur la contraception abortive ? Qu'il nous en envoie copie, nous ne
l'avons pas trouvé ! Ainsi, une des affaires les plus importantes de 2002 a été la suppression
de la subvention américaine de 34 millions de dollars au FNUAP (Fond des Nations Unies pour les Activités
sur la Population), parce que cette agence de l'ONU est complice des avortements forcés en Chine communiste ;
la Croix n'en a pas soufflé mot, contrairement aux journaux gauchistes comme Libération et Le Monde.
On retrouve le journal La Croix en train de chanter les louanges du CCNE (Comité
consultatif national d'éthique) sans aucun esprit critique (21/02/2003) ; tout comme l'hebdomadaire La Vie
(ex-Catholique) (27/03/2003).3
Dans la même mouvance, on peut constater que Radio-Notre-Dame offre une tribune régulière
aux dinosaures socialo-communistes mais n'invite pratiquement jamais les pro-vie à s'exprimer. Ces médias
pseudo-catholiques sont ils «tenus» ?
La Fondation de France, à force de ne
pas prendre position contre l'avortement, vient de prendre position contre ceux qui s'opposent à l'avortement :
elle a refusé une subvention à nos amis du "Cartel pour le Respect de la Vie" au motif que ces derniers
qualifient l'avortement de meurtre légalisé alors qu'elle le considère comme un droit.
Aux donateurs de prendre position et de financer des organisations plus dignes de leurs
dons ! Il n'est pas possible de penser «faire du bien» tout en fermant les yeux sur les «dégâts
collatéraux» volontairement infligés.
Une réalité politique négative
Ce mauvais choix du rejet de la Culture de la Vie, et à travers elle de toute la
civilisation judéo-chrétienne est aussi celui du Président de la République, M. Chirac (cf notre
article).
Un certain nombre de pays européens sont engagés dans des politiques mortifères
pour légaliser ou imposer des pratiques eugénistes : euthanasie, pilules du lendemain, etc. Les plus
«avancés» étant les Pays Bas, la Belgique et la Grande Bretagne.
On retrouve aussi ces mauvais choix au niveau de l'Union Européenne. Il y a eu en
été 2002 le vote du rapport Van Lancker, qui fait la promotion du tout abortif, puis la Commission Européenne
a fait voter début 2003 pour le rapport Sandbaeck qui veut faire financer l'avortement dans le Tiers-Monde par tous
les pays de l'UE ainsi qu'aux candidats à l'adhésion à l'UE, comme Malte et la Pologne. Ce rapport
prévoir ainsi une subvention complémentaire pour arriver à 24 millions d'euros pour le FNUAP, afin
de compenser le refus des USA de financer cette organisation complice des avortements forcés en Chine. Le conseil
des ministres européens tranchera sur le rapport Sandbaeck le 5 mai 2003.
L'espérance de la victoire
La grande hypocrisie de ces positions tient en ce que ces gens veulent absolument rejeter
le Christianisme tout en prétendant en conserver l'héritage : la paix civile, la santé, le progrès
technique, la prospérité, la justice, la culture, etc. C'est totalement impossible : ces choix mènent
obligatoirement à la mort, à la misère, à la guerre, à l'oppression, à l'ignorance,
etc.
Les pouvoirs en place sont éphémères et peuvent basculer du jour au
lendemain, au gré de la Providence. On a vu ainsi la mémorable baffe qu'ont reçue les socialo-eugénistes
le 21 avril 2002. Ceux qui les remplacent sont moins mauvais mais semblent bien garder leurs prédécesseurs
comme modèles. Qui a parlé de la droite la plus bête du monde ?
Le renouveau pro-vie
La culture de la mort est "ringuarde" contrairement à la culture de la
vie. C'est une évidence que la caste des "intellectuels" autoproclamés français ne peut (veut)
pas percevoir : la presse n'en parle donc pas : une simple observation des dernières élections législatives
américaines permet cependant de constater que les pro-avortements perdent du terrain et qu'ils sont obligés
de dépenser beaucoup plus que les pro-vie pour obtenir des résultats très faibles. Le tableau ci-dessous
donne les chiffres de campagne pour les deux principaux réseaux d'action politique : la "Emily's list"
se décrit comme le réseau politique militant de terrain le plus important de la nation, et qui lève
des contributions pour le fond de campagne des femmes candidates démocrates "pro-choice".
La "Susan B. Anthony list", du nom de la féministe pro-vie du début du XXème siècle, décrit son objectif comme étant "abolir l'avortement dans ce pays" ; afin d'y parvenir ils souhaitent "faire élire des femmes actives, soutenues par un réseau activiste de terrain s'opposant à l'avortement." Lors des dernières élection législatives, chacun de ces deux groupes a levé des fonds, a soutenu des candidats et obtenu des victoires. Le tableau suivant illustre le coût d'une victoire par candidat :
Elections législatives USA 2002 |
Emily's list |
Susan B. Anthony list |
Nbre de candidats soutenus en 2002 |
21 |
29 |
Millions de $ dépensés sur ces candidats |
30 (estimés) |
2,5 |
Nbre de candidats vainqueurs |
5 |
23 |
Coût par victoire (millions de $) |
6 |
0,11 |
Ainsi aux États-Unis, on s'aperçoit que les tenants de l'avortement perdent
du terrain dans la population et que les pro-vie en gagnent. Ce n'est pas un hasard car les militants pro-vie croient à
la victoire, travaillent et investissent pour cela, en refusant le découragement.
L'affaire Scheidler vs NOW
Le 26 février 2003, la Cour Suprême des États-Unis a définitivement
libéré Joseph Scheidler et Operation Rescue des accusations de racket que de pro-avortement avaient lancées
contre eux. Cette affaire avait commencé en 1986 et ses détails sont consultables sur Internet.
Les pro-avortement prétendaient que les "propriétés" suivantes
leur avaient été extorquées :
- le droit de chercher un service médical dans une clinique,
- le droit du médecin de la clinique d'exercer son métier,
- les droits de la clinique de mener ses affaires.
La juridiction de niveau inférieur les avait suivis et avait condamné nos
amis à 257 780$ de dommages.
Les juges de la Cour Suprême (8 contre 1) ont cassé ce jugement en reconnaissant
que le fait d'organiser des manifestations qui empêchent le business de l'avortement de fonctionner ne relève
pas de l'extorsion, car les manifestants n'ont ainsi obtenu aucune propriété qu'ils puissent utiliser, transférer
ou vendre.4
Le retournement de Roe vs Wade
L'avortement avait été imposé en 1973 aux États-Unis par le
biais d'un jugement de la Cour Suprême dans le fameux arrêt Roe contre Wade. Il s'agissait d'une affaire montée
de toutes pièces par les pro-avortement, en utilisant une femme faussement violée, etc. (comme en France lors
du "procès de Bobigny" d'ailleurs).
La majorité des juges à la Cour Suprême de l'époque avait fait
preuve d'activisme judiciaire en interprétant le "droit à la vie privée" comme étant
un droit à l'avortement, alors que l'intention du législateur était de protéger le mariage.
C'est au président des États-Unis de nommer les juges à la Cour Suprême
lorsque 'un d'eux décède ou démissionne. Il semble bien que le président Bush fera les bons
choix dans cette affaire, ce qui peut mener à un retour à la protection de la vie humaine prochainement. L'influence
de cette nation, qui reste la seule grande puissance humaine mondiale, ne manquerait alors pas de se faire sentir, en bien
cette fois-ci.
Et en France ?
L'attitude des Français est comparativement velléitaire ; au moindre
revers, les militants se démobilisent et ne font plus rien, attendant tout de "chefs" hypothétiques,
qui se retrouvent soudain sans troupes, sans moyens financiers, sans locaux, sans logistique.
Des revers et des difficultés, nous en avons vécus et nous en vivrons encore.
Est-ce une raison pour laisser le terrain à l'adversaire sans combattre. Car c'est bien ce qui se passe en ce moment.
Si le gouvernement civil est si mauvais, si la presse nous censure tant, si la population se désintéresse
tant de la défense des plus faibles, c'est bien parce que l'investissement en argent et en travail est bien trop
minuscule de la part des Chrétiens.
En dehors de son aspect spirituel, la lutte contre l'avortement comporte pratiquement plusieurs
volets :
- un volet éducatif permettant aux enfants d'échapper à la révolution
sexuelle et à la mentalité abortiste et de devenir des Chrétiens qui influenceront le monde de demain
(c'est principalement le rôle des parents),
- un volet caritatif, visant à sauver des victimes,
- un volet plus "politique" visant à informer et influencer les décideurs.
Notre vocation touche à ces deux derniers aspects, notamment par la défense
en justice de victimes de l'eugénisme contemporain. Les volontaires sont les bienvenus. Il y a du travail.
1. Voir leur annonce du 27/06/2002
(http://www.ifrc.org/fr/docs/news/02/fn1302/8.asp)
2. La position de l'UCL peut être
consultée en http://www.ucl.ac.be/actualites/celsouches.html
3. La Vie et Télérama
font partie du groupe PVC, désormais contrôlé par Le Monde, notoirement pro-avortement.
4. Voir l'article
de Joe Scheidler dans ce bulletin et http://www.prolifeaction.org
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à la Vie" mai 2003