France : glissement progressif vers le vide
En 1974, nous avons assisté à la grande trahison de Valery Giscard d'Estaing : alors qu'il avait promis de s'opposer à l'avortement, il a été le promoteur de sa légalisation. Il a transformé la France en une "société libérale avancée", tellement avancée qu'elle sent.
Les gouvernements de gauche auxquels il a ainsi préparé le terrain n'ont fait qu'aggraver cette pente vers la mort, sans aucun souci de concertation. Les gouvernements de droite qui ont suivi n'ont jamais vraiment tenté de revenir sur ces catastrophes et se montrent de parfaits "conservateurs" des stupidités socialistes d'hier ; ils les considèrent aujourd'hui comme des acquis de la République (cf. la PACS, l'avortement, les 35 heures, la pilule abortive du lendemain, la loi Neïertz, etc.). Nos hommes de droite ont une prudence de jeune fille et sont allergiques à la moindre manifestation de leurs adversaires, comme s'ils avaient jamais constitué leur électorat ! Ils sont dans l'illusion du consensus[1]. Illustration :

Ainsi, par petits pas successifs, ils tenteront de légaliser prochainement l'euthanasie et les "mariages" homosexuels. Tous ces hommes politiques font donc des choix suicidaires et profondément stupides. L'influences des sectes maçonniques en leur sein les y encourage certainement.

Du côté de l'Église catholique, qui est la plus influente en France, on observe généralement la même pusillanimité. N'a-t-on pas entendu des évêques diffamer le film pourtant excellent de Mel Gibson, La Passion du Christ ? La mariée est trop belle pour eux et ils préfèrent lui cracher dessus ; pour plaire à qui ? On a bien-sûr entendu l'inénarrable Gaillot prendre fait et cause pour le "mariage" homosexuel, dans la droite ligne de ses amis bolcheviques. On a aussi entendu les évêques de France défendre le système communiste français de sécurité sociale, un des plus chers du monde, et qui rembourse l'avortement (depuis Mattéi).
Mais on entend très rarement une voix du clergé s'élever contre l'avortement de masse[3] et la contraception abortive. Par contre la très médiatique Sœur Emmanuelle qui se dit contre l’avortement et la contraception, écrit dans son '"testament" : "Dans les bidonvilles, j’avais chargé un docteur de prescrire la pilule, afin que les femmes n’aient pas un bébé tous les dix mois." et "une seule fois, nous avons procédé à un avortement, parce que la jeune femme risquait la mort. Si on l’avait renvoyée chez elle, elle aurait été tuée pour expier sa faute...". Cette attitude, qui pourrait s’intituler "comment honorer Dieu des lèvres, tout n’en faisant qu’à sa tête, afin d’être honoré par les media politiquement corrects", est assez représentative du Français moyen vaguement catholique. Question subsidiaire : l’avorteur de Tours continue-t-il de distribuer l’eucharistie dans sa paroisse ?

Ce que par contre nous aimerions encourager, c'est une action forte de l'épiscopat comme celle d'un de leurs confrères américains, Mgr Michael J. Sheridan (Colorado Springs, USA), qui vient de déclarer :
«Tous les hommes politiques catholiques qui se positionnent en faveur de l'avortement, pour les recherches illicites sur les cellules souches [NDT : i.e. les recherches sur les cellules souches embryonnaires qui utilisent des êtres humains comme matériau de laboratoire] ou pour une quelconque forme d'euthanasie, se placent ipso facto en dehors de la pleine communion avec l'Église et ruinent leur salut. Tous les catholiques qui votent pour des candidats qui sont pour l'avortement, pour les recherches illicites sur les cellules souches ou pour l'euthanasie, souffrent des mêmes conséquences fatales. C'est pour cette raison que ces Catholiques, qu'ils soient candidats ou électeurs, ne pourront pas recevoir la sainte communion tant qu'ils n'auront pas désavoué leurs positions et tant qu'ils ne se seront pas réconciliés avec Dieu et l'Église dans le sacrement de la pénitence». L'évêque a noté aussi que parmi les nombreux critères à considérer pour choisir pour qui voter, le droit à la vie est «prédominant sur tous les autres»[4].
Pratiquement, les Chrétiens français n'ont rien à attendre de bon des hommes politiques et du clergé, tant qu'ils ne se décideront pas à agir par eux-mêmes pour exercer une influence et des pressions sur lesdits politiques et évêques.

La grande passivité de nous-autres Français et la confiance abusive que nous avons dans les hiérarchies ont conduit notre pays à la situation lamentable dans laquelle il se trouve, et qui s'aggrave de jour en jour.
Qu'attendons-nous pour nous réveiller ?

[1]. cf. "L'illusion du consensus", Alain-Gérard Slama, Figaro-Magazine 09/04/2004
[2]. http://www.cef.fr/catho/endit/bioethique/20031209_bioethique.php
[3]. La déclaration la plus récente des évêques français sur l'avortement date du 11/10/2000 (http://www.cef.fr/catho/actus/txtoffic/2000/text20001011respectvie.php). Cependant la Commission des épiscopats de la communauté européenne vient de publier une déclaration intitulée «Une opportunité pour concrétiser nos valeurs» afin de guider le vote des Chrétiens lors des élections européennes ; le premier de la liste des 12 critères qui y figurent est «le respect de la vie».
[4]. Lifesite Daily News 14/05/2004. Texte lisible sur www.lifenews.com/nat509b.html

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