UNE POLITIQUE PRO-VIE ?
Dès avant les
récentes élections, les études de l'opinion française ont
montré que les principaux thèmes porteurs lors de ces élections
seraient :
-
l'inquiétude face à l'insécurité,
-
le rejet du fiscalisme (compris comme cause indirecte
du chômage).
Ces deux thèmes remettent en cause l'État
dont le rôle principal est normalement le maintien de l'ordre et l'exercice de
la justice. Or il fait très mal ce travail, et il coûte de plus en plus
cher à la population. De plus les politiciens au pouvoir sont comme autistes,
incapables de percevoir ces préoccupations opposées à leur propre
intérêt.
L'insécurité
En dix ans, le nombre des crimes et délits
recensés contre les personnes a doublé. Xavier Raufer voit trois obstacles
à la restauration de l'ordre public :
-
le désintérêt des politiques :
ils ne s'intéressent à la sécurité des populations qu'en
période électorale (quand ils ne nient pas simplement l'existence
de l'insécurité en parlant de phantasme sécuritaire), ce ne
sont que des carriéristes fonctionnaires respectueux à l'excès du
politiquement correct et des médias ; les beaux quartiers où ils résident
sont bien protégés par des bataillons de policiers de tous genres, et comme
nous le constations dans notre précédent bulletin, "le premier
devoir de l'État est de protéger l'État, pas le peuple".
-
la bienséance de la médiasphère :
nos petits donneurs de leçons pharisiens se refusent à accepter la réalité
criminelle, au point de ne même pas la nommer ; leur credo est la "prévention",
c'est le dogme qui explique la délinquance par le chômage ; l'observation
de la réalité contredit ce dogme puisqu'ont peut observer une augmentation
de la criminalité lorsque le chômage diminue. La stupidité du Rousseauisme
imprègne encore les "élites" intellectuelles : Rousseau
est leur maître, ils ne peuvent accepter la réalité de la corruption
humaine. Ils ont donc établi une "culture de l'excuse" qui leur fait
considérer les voyous comme des "victimes de l'exclusion et du racisme".
-
l'activisme de la police de la pensée :
qui excommunie ceux qui osent parler de la réalité, qui réprime
et tente de réduire au silence ceux qui troublent la ronronnante bienséance
en disant la vérité.
Cependant cet excellent criminologue en
reste ainsi à une analyse technique et politique des choses, qui peut aboutir
à résoudre une partie du problème. Mais il n'aborde pas l'insécurité
encore plus grave vécue par les enfants à naître, qui a transformé
le sein maternel en tombeau pour 7 millions d'entre eux depuis 1975. En effet, ces victimes
ne sont pas comptabilisées dans la criminalité officielle. En tous cas,
la crise actuelle n'a pas que des raisons techniques ou politiques, elle a des raisons
plus profondes :

Changez le décor et la musique, ajoutez quelques
gadgets et
vous êtes en France en 2002
|
-
la population est majoritairement barbare et non
plus de mentalité chrétienne ; or il est normal que des barbares commettent
des actes barbares ; et il est normal que les Chrétiens soient civilisés,
mais comment y aurait-il des Chrétiens mûrs s'ils confient leurs enfants
à l'appareil d'endoctrinement socialiste anti-chrétien qu'est l'Éducation
Nationale ? Les barbares ont peu d'enfants (par exemple le parti de Laguiller encourage
ses militants à ne pas en avoir) mais ils se reproduisent en corrompant les enfants
des Chrétiens.
-
le clergé des différentes églises
s'est lui-même réduit au silence et au néant en acceptant un
certain nombre d'hérésies (cf. notre article "Les conditions de
la victoire") ; il est ainsi majoritairement devenu piétiste, cantonnant
le Christianisme à l'espace privé ; il craint d'élever la voix pour
remettre en cause des grands actes criminels de l'État. Ou sont St Paul, St Jean-Baptiste
et Nathan ? Ne reste-t-il que des évêques corrompus, à la botte de
l'État-Moloch, gérants de subventions méritées par leur silence
?
|
-
l'État est lui-même devenu l'organisation
criminelle la plus importante du pays, alors que son rôle était de rendre
la justice et de punir le crime : il organise et cautionne plus de 250 000 meurtres
d'enfants innocents chaque année (sans compter les empoisonnements contraceptifs).
Ainsi porte-t-il le regard attendri de l'industriel sur les artisans que sont les criminels
et délinquants ; mais surtout, comme dans l'ex-URSS, l'insécurité
déstabilise la population, ce qui la rend plus vulnérable aux ingérences
et au racket de l'État. Il a d'autre part une attitude agressive envers ceux qui
veulent défendre la justice et les plus faibles, on l'a constaté dans les
jugements iniques prononcés de façon constante contre les Sauveteurs par
tous les niveaux du système judiciaire français.
Ainsi tant qu'une loi inique continuera
de menacer les enfants avant leur naissance, l'État subverti se montrera incapable
d'endiguer réellement la criminalité et la délinquance croissantes,
quelles que soient ses promesses et les dépenses qu'il y engage.
Le racket fiscal
Les prélèvements obligatoires
étaient en France déjà à 45,2% du PIB en 1998, contre 28,9%
aux États-Unis. Hormis les socialo-marxistes, tout le monde a compris que l'intervention
de l'État dans l'économie pénalisait chacun et empêchait une
compétitivité nécessaire à la survie dans un monde concurrentiel.
Des impôts et des charges élevées
"sapent le dynamisme des Français", comme le dit Chirac qui s'était
empressé de les augmenter dès sa réélection en 1995. Pourquoi
travailler à enrichir un État qui ne fait pas son travail ? Certaines formes
d'impôts sont plus spécifiquement anti-familiales : celles qui touchent
aux successions et aux transactions immobilières. Elle correspondent à
l'idéologie de destruction de la famille qui anime nos adversaires, depuis les
francs-maçons de 1789 aux marxistes contemporains. Elles participent à
l'appauvrissement des familles et à leur refus de la vie.
Cependant la plupart des Français
attend tout de l'État pour résoudre leurs problèmes, le transformant
ainsi en un dieu, certes assez impuissant, mais très coûteux. Et les Français
se refusent parallèlement à financer sérieusement les organisations
chrétiennes qui pourraient construire des solutions alternatives. Ainsi, malgré
les promesses des candidats, la libération du racket fiscal français n'est
pas pour demain.
Le vote pro-vie ?
CANDIDAT
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nombre
de voix
|
% des
exprimés
|
Boutin
|
339 142
|
1,19
|
Le Pen
|
4 805 307
|
16,86
|
Mégret
|
667 123
|
2,34
|
TOTAL Boutin / Le Pen /
Mégret 1er tour
|
5 811 572
|
20,39
|
TOTAL Le Pen 2ème tour
|
5 525 032
|
17,79
|
Il n'y avait au 21 avril 2002 (premier tour des élections
présidentielles) que 3 candidats qui soient opposés à l'avortement :
Boutin, Le Pen et Mégret. Aucun des candidats n'avait insisté prioritairement
sur l'aspect pro-vie de sa candidature, et les motivations de leurs électeurs
sont plus larges. Le vote pro-vie ne peut être assimilé au vote Le Pen,
car des pro-avortement ont voté Le Pen et des pro-vie ont voté Chirac.
Il n'empêche que le second tour
de l'élection présidentielle opposait bien un candidat pro-avortement à
un candidat pro-vie :
Chirac a démontré
depuis 1975 son engagement aux côtés des pro-avortements :
il a ainsi signé la loi Veil-Giscard
en 1975 ; il s'est opposé à l'amnistie des Sauveteurs non-violents en 1995
; il n'a rien fait pour empêcher les eugénistes de distribuer des pilules
abortives aux écolières ni pour s'opposer à la stérilisation
des handicapés ; il a récemment soutenu l'extension de la loi d'avortement
et les expérimentations destructrices sur les très jeunes humains embryonnaires.
Enfin il a choisi comme porte-parole Roselyne Bachelot, pro-avortement et pro-PACS.
Le Pen a de façon constante
inscrit dans son programme le respect de la vie humaine dès la conception, avec
comme loi de référence le Décalogue. Il est diabolisé par
l'extrême-gauche, et par Chirac, au motif qu'il représenterait le fascisme,
le racisme et la xénophobie face aux autres partis "démocratiques"
ou "républicains". Cette dénonciation émane principalement
de l'extrème-gauche communiste qui n'a ainsi plus à répondre de
son passé criminel : l'accusateur, en dénonçant le fascisme,
se drape dans la vertu et fait oublier au public le fascisme des Lénine, Trotsky,
Staline, Mao, Pol Pot et les génocides "républicains" et "démocrates"
qu'ils ont initiés (plus de 100 millions de morts au XXème siècle).
Ceux qui connaissent l'Histoire savent
que le fascisme et le nazisme furent des mouvements d'extrême-gauche, cousins germains
et alliés de ce bolchevisme ; que le racisme et l'eugénisme sont le fruit
du darwinisme ; que la gauche des années 20 et 30 n'avait pas prévu les
conséquences de ces courants sortis de son sein ; qu'elle reste dans la négation
de sa responsabilité ; qu'elle reste aveugle sur l'eugénisme contemporain
; qu'elle préfère se refaire une virginité avec le vieux truc de
l'ôanti-fascismeö en projetant ses fautes sur les autres.
Ainsi, même si Le Pen n'est pas
exempt de reproches, faire de lui l'incarnation du fascisme est malhonnète ; d'autres
méritent bien plus que lui ce qualificatif, à commencer par nos socialistes
nationaux.
Chirac le sait, mais malgré la
pression de son ami Pasqua, qui a un passé de résistant, il n'a pas le
courage ni l'intelligence d'affronter les critiques qui surgiraient s'il faisait avec
Le Pen des accords électoraux.
Chirac accepte ainsi la "morale"
des avorteurs, une morale surréaliste qui rend stupide ceux qu'elle touche ! Aussi
filtre-t-il le moucheron et avale-t-il le chameau.

Depuis 2 ans, Chirac a
ouvertement choisi
le camp de l'avortement.
|
En effet, tout semble indiquer que ce refus pharisaïque de Chirac
de faire des accords électoraux avec Le Pen va amener un nombre important de "triangulaires"
lors des élections législatives de juin. Ces dernières qui seront
dramatisées par l'agitation "spontanée" organisée dans
les rues, va donc ramener les socialistes au pouvoir ! Nous ne sommes que très
temporairement débarrassés de la clique de Jospin.
Le caractère des acteurs
Cette situation inédite de l'entre
deux tours, par l'éclairage inhabituel qu'elle a projeté sur la réalité,
a permis de mieux voir quelles sont les véritables priorités d'un certain
nombre d'acteurs :
-
quelques évêques ont directement ou
indirectement appelé à voter pour Chirac (Lustiger, Berranger, Ricard,
Marcus, David, Raffin). Eux-mêmes et leurs prédecesseurs avaient gardé
le silence lors du vote de la loi Veil. Ils n'ont pas protesté non plus lorsque
les socialistes se sont associés aux communistes dans le "programme commun"
puis dans la "gauche plurielle", d'ailleurs leur collègue Gaillot
s'est ouvertement engagé en faveur du groupe trotskiste LCR.
-
le patron de la FPF (Fédération Protestante
de France) a appelé à voter Chirac. La FPF soutient déjà
le Planning Familial et la loi Veil. C'est une bureaucratie qui n'a rien à voir
depuis longtemps avec le protestantisme.
-
Les Baptistes et d'autres Évangéliques
qui sont officiellement pro-vie ont suivi la FPF : la respectabilité qu'ils
ont acquise depuis qu'ils sont dans la FPF leur plaît bien. Il y étaient
rentrés, disaient-ils, pour tenter de contrer la théologie "libérale"
qui y règne. Par leurs compromis, ils sont devenus eux-mêmes des "libéraux"
; leur engagement officiel pro-vie, mal vu par les bien-pensants, s'est fait extrèmement
discret. Nous les avons interrogés sur leur indignation sélective, ils
n'ont pas daigné répondre.
-
les enseignants du public se sont aussi dévoilés
de façon criante en envoyant les écoliers faire de l'agitation de rues,
après les avoir rapidement endoctrinés et confiés à l'encadrement
des pseudos-syndicats étudiants et lycéens, spécialistes de la manifestation
"spontanée" de printemps et du recrutement gauchiste par voie de promiscuité
sexuelle.
-
les grands médias ont entamé une vaste
propagande partiale et illégale pour le président candidat Chirac, en synergie
avec l'agitation printanière des rues ; cela a permis de dévoiler de façon
encore plus nette l'ancrage des "journalistes" à l'extrème-gauche
et leur servilité envers l'État.
-
Boutin et de Villiers ont aussi appelé
à voter Chirac. Mme Boutin a fait un pacte avec Chirac : il lui permet de
"défendre la famille et l'aide aux femmes enceintes dans le cadre de la
future majorité présidentielle", c'est-à-dire qu'elle sera
autorisée à parler à l'Assemblée Nationale, au milieu des
invectives d'une majorité de pro-avortements et de l'hostilité des médias.
Mr de Villiers espère une nouvelle majorité parlementaire anti-socialiste
"assise sur des convictions" dans le cadre de la "droite classique",
l'espoir fait vivre.
-
Nous avons appelé dès le 23 avril
à sanctionner le candidat Chirac qui ne propose que la continuation d'une détestable
politique eugéniste. Notre priorité est uniquement la défense de
la vie humaine innocente, et non le respect d'une "morale" concoctée
par des tueurs pro-avortements. Ces moralistes "démocratiques"
censurent (totalement depuis 1998) l'expression publique des opposants à la politique
de l'État, notamment l'opposition à l'eugénisme et à l'avortement
; ils se limitent à ce que publie l'AFP et le Monde.
Le véritable enjeux des législatives
est désormais celui-ci : la gauche se prépare à "redresser"
activement le système de retraites en euthanasiant les vieux. Si cette gauche
gagne, la droite molle dépourvue de convictions la suivra, comme aux Pays-Bas
et en Belgique tout récemment.
Thierry LEFÈVRE, 18/05/2002
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Bulletin "Droit à la Vie" juin 2002