LES NATIONS UNIES

par Rousas J. Rushdoony

Toute discussion sur les Nations Unies est inévitablement une discussion religieuse, parce que les principes que cette organisation incarne ne sont pas simplement politiques et économiques mais indéniablement religieux. En conséquence, une étude historique, qui peut avoir un intérêt en soi, ne répond pas à nos questions. Les échecs de l'O.N.U. sont réels et nombreux, mais on peut peut-être discuter légitimement du fait qu'en tant que jeune institution, elle a besoin de temps pour mûrir et que ses erreurs sont les accidents de jeunesse plutôt que les maladies de vieillesse. La question la plus fondamentale reste celle-ci : l'O.N.U. est-elle établie sur une fondation solide, ou bien sur du sable ? Est-elle bénéfique pour l'humanité, ou bien est-elle une menace ? Il s'agit donc avant tout d'une question de principes plus que d'une discussion sur des aléas ou des affaires spécifiques.

La connotation religieuse de l'O.N.U. apparaît au cours de la plupart des discussions à son sujet. Ses adversaires l'attaquent comme anti-chrétienne et anti-américaine, et les partisans de l'O.N.U. la défendent avec chaleur comme le grand espoir de l'homme pour la paix et le véritable ordre social et considèrent ses critiques comme de méchants hérétiques haineux qu'ils dénoncent avec une colère et une haine remarquables.1 Il serait sage pour ces deux camps de reconnaître qu'on ne manque pas d'intelligence de part et d'autre, et d'admettre qu'il y a une foi sérieuse dans les deux camps, tout en reconnaissant que ce qui les divise ne tient pas à une question de stupidité et de "maladie mentale" mais à des articles de foi qui s'opposent radicalement.

Ainsi l'on doit voir l'O.N.U. dans le contexte de ses présuppositions religieuses. Elle est, historiquement, une conséquence des concepts de la philosophie des Lumières et de la religion de l'humanité.2

Tout d'abord, l'O.N.U. soutient comme croyance de base une thèse dont l'histoire est ancienne dans les domaines de la religion et de la politique : la doctrine du salut par la loi. Elle croit que la paix du monde peut être atteinte par la loi internationale.3 Dans la section 2 de l'article 1 du chapitre I, "Buts et principes" de la Charte des Nations Unies, il est déclaré que le but est de :

Développer entre les nations des relations amicales fondées sur le respect du principe de l'égalité de droits des peuples et de leur droit à disposer d'eux-mêmes, et [de] prendre toutes autres mesures propres à consolider la paix du monde.4

La Charte dit clairement que ce but, s'il est central, n'est pas le seul. C'est cependant ce but qui a concentré l'attention de beaucoup de ses partisans. Ainsi, Eichelberger soutenait en 1955 que "le but des Nations Unies est de maintenir la paix."5 Le problème de l'O.N.U., disait-il, est politique, c'est-à-dire méthodologique, parce que "les nations peuvent convenir d'un système imparable de désarmement si un accord politique ou une série d'accords politiques dégage la route."6 "L'obligation de désarmement universel avec une sécurité collective est la réponse définitive à la menace de destruction atomique."7 En d'autres termes, retirez par la force un aspect de l'environnement de l'homme, les armes atomiques, et la paix s'ensuivra. L'O.N.U. doit être renforcé à cet effet, soutenait-il. "Les Nations Unies sont dans la zone grise qui sépare une organisation d'États d'un gouvernement mondial."8 En 1960, Eichelberger réaffirmait sa position : "le but des Nations Unies est de prévenir la guerre."9 Son objectif, d'ailleurs, est d'établir une société internationale à cette fin :

La question fondamentale pourrait être énoncée d'une autre manière : les Nations Unies sont-elles le fondement de la politique internationale ou bien sont-elles un instrument que les nations peuvent utiliser ou rejeter selon les diktats de leurs intérêts propres à courte vue ?

Un examen du Préambule de la Charte, des buts et des principes, mène à la conclusion indéniable que les organisateurs des Nations Unies visaient à une société internationale dynamique. Le monde était en guerre. Les peuples de nombreuses nations servaient ensemble et faisaient des sacrifices terribles pour gagner la guerre. Ils croyaient qu'avec la paix viendrait une société internationale suffisamment forte pour empêcher la guerre et établir un ordre international juste. La Charte de l'Atlantique exprimait cette conviction.10

Les responsabilités de cette société internationale doivent être la "Planète Terre dans son ensemble. Et la planète Terre doit être une personne morale et légale."11

Ce premier fondement, le salut par la loi, est un fondement vénérable qui rassemble un soutien religieux très large. Très clairement, c'est la doctrine fondamentale du Judaïsme, et il est très présent dans le Christianisme traditionnel comme dans le Thomisme et l'Arminianisme. C'est la doctrine dominante du Protestantisme moderniste de l'évangile social. Deux aspects de ce fondement sont déjà devenus manifestes : premièrement, que l'espoir et le salut de l'homme et de la société viennent de la loi internationale, et deuxièmement, que l'essence de la paix, ou tout au moins le facteur primordial de la paix, est environnemental plutôt que personnel. L'environnement doit être modifié par le retrait des armes atomiques et par l'ajout d'une loi internationale applicable. C'est une foi que beaucoup partagent parmi les conservateurs sur les plans politique et économique, comme en témoigne le sénateur Barry M. Goldwater, qui soutient que l'O.N.U. a besoin d'être redirigée, pas abolie. Il en est de même pour Felix Morley.12 Cette position, cependant, ne peut pas être tenue de manière cohérente par un Chrétien conservateur ou orthodoxe à cause de son opposition radicale avec la doctrine biblique de base. Pour le chrétien orthodoxe, la loi ne peut pas sauver ; elle peut seulement condamner. La loi ne peut pas engendrer la vraie paix et l'ordre ; elle ne peut pas sauver l'homme ni la société des conséquences de leurs péchés. Seul le Christ est le prince et le principe de la paix et de l'ordre, seul sauveur de l'homme et seul médiateur. Ni l'introduction de la loi ni le retrait d'une partie de l'environnement de l'homme ne sont essentiels pour résoudre le problème de la paix, mais sont essentiels plutôt la régénération par l'oeuvre salvatrice du Christ, par son sacrifice substitutif, et la sanctification en Lui et par Lui. La source et l'origine des guerres ne se trouve pas dans l'environnement mais dans l'homme. "D'où viennent les luttes, et d'où viennent les querelles parmi vous ? N'est-ce pas de vos passions qui combattent dans vos membres ?" (Jacques 4:1). Ainsi la guerre est provoquée par le péché, et non pas par l'environnement. De plus, ceux qui sont impliqués dans la guerre ne sont pas tous également pécheurs. Certains sont injustement attaqués et doivent se défendre, de sorte que la paix en tant que telle n'est pas forcément une vertu et peut être aussi mauvaise qu'une guerre. Plus exactement, la guerre n'est pas en soi le mal, parce que le péché demeure en l'homme lui-même plutôt que dans les choses, de sorte que rechercher l'abolition de la guerre est une façon d'éluder la question fondamentale, celle du péché de l'homme. Et le besoin de l'homme c'est la régénération, ce qui n'est pas dans les attributions de l'État. Présumer s'occuper de sauver l'homme revient pour l'État à assumer les prérogatives de l'Église. Le Préambule à la Charte des Nations Unies déclare en partie, "Nous, peuples des Nations Unies, résolus à préserver les générations futures du fléau de la guerre... à unir nos forces pour maintenir la paix et la sécurité internationales, à accepter des principes et instituer des méthodes garantissant qu'il ne sera pas fait usage de la force des armes, sauf dans l'intérêt commun... avons décidé d'associer nos efforts pour réaliser ces desseins" ; l'O.N.U. est donc résolue à sauver12b ; elle est ainsi remplie d'un sentiment d'inévitabilité et d'une ferveur missionnaire qui sont les attributs de tout groupe religieux. Elle mérite d'être considérée comme une organisation missionnaire de croisade et d'être respectée pour sa foi idéaliste, qui, du coup, doit être considérée par les Chrétiens orthodoxes comme une foi fausse et mortelle, d'autant plus trompeuse que son idéalisme est fondé sur une foi anti-chrétienne. De manière incontournable, l'hostilité entre l'O.N.U., avec sa doctrine du salut de l'homme et de la société par la loi, et le Christianisme orthodoxe, n'est pas aujourd'hui moins intense ni moins amère que lorsque le Sanhédrin a estimé que le futur du peuple et du Temple exigeait la mort de Jésus (Jean 11:49-52).

Un deuxième fondamental de l'O.N.U. est étroitement lié au premier. Croyant en la paix du monde par la loi internationale, il suppose que cette loi internationale est nécessairement la loi morale. Cette illusion a été clairement exprimée par le doyen Roscoe Pound : "Le véritable ennemi de l'absolutisme, c'est la loi."13 Pourtant les "tribunaux sont des créatures de la communauté politique," affirme un défenseur de cette position.14 L'absolutisme est-il alors vraiment l'ennemi de la loi ? Toute la loi positive n'est-elle pas consacrée à l'absolutisme ? Si aucune loi supérieure n'est reconnue, et si la loi est ce que l'homme dit qu'elle est, n'est-ce pas la loi ou homme qui sont absolutisés, et, dans les deux cas, les pouvoirs de contrôle ne sont-ils pas investi d'un pouvoir total ? En soutenant l'O.N.U., John Foster Dulles14b a clairement affirmé la même équation de la "loi convenue" et de la moralité :

Il est généralement admis qu'un ordre du monde stable dépend surtout de l'existence d'un corpus adéquat de droit international qui peut servir à rendre la justice. Un tel corpus législatif n'existe pas aujourd'hui. Sans lui certaines autres mesures ne peuvent pas être prises. Ce ne serait pas agir en toute sécurité que de donner un pouvoir coercitif au Conseil de Sécurité ou à un autre organisme international sans qu'ils soient contraints d'appliquer la loi convenue. Sans loi, le pouvoir n'est que despotisme. Nous ne devons pas essayer d'imposer le despotisme international aux autres ; nous ne devons pas non plus consentir à ce qu'il nous soit imposé.15

Mais l'Union Soviétique est un despotisme et possède une loi convenue. Elle a d'ailleurs une structure démocratique. Selon le Président de la Cour Suprême de l'Union Soviétique :

En URSS la justice est administrée uniquement par les tribunaux, et tous les citoyens sont égaux devant la loi et la justice, indépendamment de leur statut social ou de leurs possessions, de leur fonction, de leur nationalité, de leur race ou de leur religion.

Toutes le tribunaux en URSS sont électifs. Chaque citoyen d'URSS ayant le droit de vote a la possibilité d'être élu comme juge ou assesseur du peuple. Il n'est pas nécessaire qu'il soit propriétaire ou qu'il ait une quelconque qualification ; il est simplement obligatoire que le candidat soit âgé d'au moins 25 ans.16

La Constitution Soviétique affirme la primauté de la loi, de la loi soviétique, d'où provient tout le vrai pouvoir et le droit. Comme l'affirme l'article 3 : "en URSS tout le pouvoir appartient aux travailleurs de la ville et de la campagne, représentées par les Soviets des Députés des Travailleurs."17 Pourquoi donc ne pas accepter l'URSS comme une zone de liberté, parce que régie par la loi, plutôt que de la considérer comme un despotisme ? Pourtant même des Socialistes ont qualifié la loi Soviétique de "procédure de lynchage".18 Qu'est ce que "la loi convenue" selon Dulles ? Les érudits soviétiques considèrent que leur société s'intéresse plus réellement à l'individu et au véritable humanisme que ne le fait le «capitalisme monopoliste... anti-humaniste»19 Dulles, en tant que défenseur sérieux et même sanctimonieux du Christianisme moderniste, avait beaucoup à dire sur les fondements justes de la paix.20 Dulles définissait ainsi la base de la loi :

Fondamentalement, la paix du monde dépend de la loi internationale, et la loi internationale dépend d'un consensus d'opinion mondiale sur ce qui est droit et juste. S'il y a un grand désaccord sur ce qui est droit et juste, il y aura toujours un risque de guerre. La nature humaine est telle que les hommes toujours ont cru -- et j'espère qu'ils le croiront toujours -- comme le Président Wilson l'a dit lors de son discours de guerre au Congrès, que "le droit est plus précieux que la paix."

L'expérience aux Nations Unies prouve qu'il y a un accord considérable quant à ce qui est droit. C'est particulièrement vrai parmi ceux qui sont influencés par l'une ou l'autre des grandes religions. Toutes les grandes religions reflètent à un certain degré la loi morale ou naturelle, et cela fait qu'il est possible de trouver beaucoup de dénominateurs communs dans la définition du bien et du mal.

La grande difficulté est aujourd'hui que les dirigeants communistes, qui contrôlent une si grande partie du monde, sont animés par un credo athée qui nie l'existence d'une loi morale ou naturelle. Pour eux, les lois ne reflètent pas la justice, mais elles sont un moyen par lequel ceux qui sont au pouvoir gagnent leur guerre de classe. Entre leurs croyances et les nôtres, il est impossible de trouver un dénominateur commun. Cependant, ils prêtent attention au sens du droit et de la justice qu'ont d'autres peuples, parce que cela affecte ce qu'ils feront et comment ils agiront dans une situation donnée. Ce qui est toujours intéressant, même pour des despotes.21

Trois points apparaissent ici. Premièrement, Dulles, quand il soutient que la "paix du monde dépend de la loi internationale," ne fonde cette loi internationale sur rien de plus qu'«un consensus d'opinion mondiale sur ce qui est droit et juste.» Ce consensus inclut ce que les grandes religions ont à dire, et, s'il y avait un "grand désaccord," alors "il y aura toujours un risque de guerre." La fondation de Dulles est ainsi purement immanente, c'est un consensus ou une volonté générale, et, parce que l'accord est si important, il est logique d'inviter les religions du monde à supprimer leurs différences ou au moins de rendre ces différences secondaires dans leurs positions. En second lieu, Dulles fait la supposition contestable que toutes les "grandes religions" sont largement d'accord "quant à ce qui est droit." Le Christianisme orthodoxe n'accepterait pas cette supposition. Troisièmement, Dulles soutenait que le communisme, parce qu'il est athée, rend "impossible de trouver un dénominateur commun" concernant "une loi morale ou naturelle." On supposerait donc logiquement que Dulles pensait que les États communistes et tous les États athées n'ont pas leur place à l'O.N.U. Et on aurait tort car, ce n'est pas sa position : en fait, Dulles a réclamé en 1950 la reconnaissance de la Chine rouge comme indispensable si ce gouvernement se maintenait au pouvoir "sur une période raisonnable." 22 Comment cela se justifiait-il, alors qu'aucun dénominateur commun moral n'existe, selon lui ? Il y a un autre dénominateur commun : le pouvoir :

Au stade actuel du développement du monde nous devrions essayer de faire évoluer une organisation du monde qui formera des jugements moraux et reflètera aussi convenablement que possible la quantité, la qualité, et l'intensité du pouvoir qui soutiendra ces jugements.

(...) Quelques personnes aimeraient rejeter la Russie soviétique parce que nous sommes en désaccord avec ses représentants et eux avec nous. Une organisation du monde sans les Communistes soviétiques serait une organisation bien plus agréable. Mais ils ont de la puissance dans le monde, et si les Nations Unies se retirent de cette réalité, elles deviennent artificielles et exercent moins d'influence. Les Nations Unies devraient mieux refléter la réalité de ce qui existe, et non pas moins bien. 23

Le monde doit être sauvé par loi, et la loi traduit le pouvoir plutôt que la moralité. En effet, les Nations Unies doivent se situer au delà du bien et du mal :

J'en suis maintenant venu à croire que les Nations Unies serviront le mieux la cause de la paix si son Assemblée est représentative de ce qu'est réellement le monde, et pas simplement représentative des parties du monde que nous aimons. Par conséquent, nous devons être disposés à ce que toutes les nations soient membres sans essayer d'évaluer étroitement celles qui sont "bonnes" et celles qui sont "mauvaises." Cette distinction est déjà oblitérée par la composition actuelle des Nations Unies.24

Comment Dulles peut-il affirmer la supériorité de la loi internationale fondée "ce qui est droit et juste" et ensuite nier la validité, dans cet ordre du monde, d'une évaluation des "bonnes" et des "mauvaises" nations ? On peut trouver la réponse à cette question dans sa conviction morale principale :

Notre plus grand besoin, c'est de retrouver confiance en notre héritage spirituel. La croyance religieuse dans la nature morale et les possibilités morales de l'homme est, et doit être, pertinente pour chaque type de société, depuis le fond des âges jusqu'aux temps à venir. Elle est pertinente face aux complexités de la société moderne. Nous devons le comprendre si nous voulons combattre avec succès les méthodes et les pratiques d'une croyance matérialiste.25

Ce que le Christianisme orthodoxe énonce comme "le plus grand besoin" sur le plan intellectuel, c'est la vraie reconnaissance de la nature du Christ et de sa puissance salvatrice. La religion de l'humanité que Dulles professe a trouvé la nature du Christ non pertinente ou, au mieux, accessoire "à la croyance religieuse dans la nature et les possibilités morales de l'homme." Mais pour le Christianisme orthodoxe, l'homme est un pécheur, et non l'objet de la foi. Dulles considérait comme un triomphe de l'O.N.U. le fait que les différences religieuses soient considérées comme secondaires : "ils se mélangent ensemble sur la base d'une égalité sociale et intellectuelle, indépendamment de leur nationalité, de leur race, de leur sexe, ou de leur croyance." C'est, disait-il, une "communauté authentique," pratiquée à l'O.N.U. "plus que n'importe où ailleurs."26 Mais pour un Chrétien orthodoxe, qui nie l'égalité de toutes les croyances, une telle communauté est anathème. Toutes ces suppositions faites par l'O.N.U., par Dulles et par d'autres, se résument en cette simple équation : la loi est la règle de la moralité, qui est la foi en l'homme. Et c'est, à sa manière, une foi à laquelle le marxisme adhère avec empressement. Avec cette vision, le problème du monde apparaît alors à nouveau non pas comme un besoin de régénération, mais comme un besoin de réorganisation, non pas comme un changement dans la nature de l'homme, mais comme un changement dans l'environnement légal et institutionnel de l'homme. Naturellement, il s'agit là de l'espoir que nourrissait la philosophie des Lumières.27

Le but de l'O.N.U. est donc un ordre humaniste plutôt qu'un ordre moral au sens d'une loi transcendante et de catégories du bien et du mal. L'humanisme lui-même est assimilé à la moralité, et aucune autre catégorie ne peut avoir d'importance. Le Préambule précise que son allégeance est envers "les droits de l'homme fondamentaux," pas envers les principes et les droits fondamentaux moraux ou religieux. La Charte, en énonçant ses "Buts et principes," parle ouvertement et simplement de cette question, affirmant comme un but et principe de l'O.N.U. celui de :

Réaliser la coopération internationale en résolvant les problèmes internationaux d'ordre économique, social, intellectuel ou humanitaire, en promouvant et en encourageant le respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales pour tous sans distinction de race, de sexe, de langue ou de religion.28

Il est d'ailleurs affirmé que "L'Organisation est fondée sur le principe de l'égalité souveraine de tous ses Membres."29 Il s'agit ici d'une déclaration pour le moins irréaliste en raison du droit de veto accordé à certains membres. Et il est encore déclaré que les Nations Unies favoriseront :

a. le relèvement des niveaux de vie, le plein emploi et des conditions de progrès et de développement dans l'ordre économique et social ;

b. la solution des problèmes internationaux dans les domaines économique, social, de la santé publique et autres problèmes connexes, et la coopération internationale dans les domaines de la culture intellectuelle et de l'éducation ;

c. le respect universel et effectif des droits de l'homme et des libertés fondamentales pour tous, sans distinction de race, de sexe, de langue ou de religion.30

Une troisième fondamental de l'O.N.U. est ainsi nettement visible : c'est un ordre humaniste, égalitaire et socialiste, aussi bien que totalitaire. On y refuse que l'économie ou la religion soient des sphères de loi séparées ; les deux étant subordonnées à la politique, à la politique mondiale, qui doit gouverner pour assurer des "conditions de progrès et de développement dans l'ordre économique et social." On refuse aux différences religieuses toute validité, parce qu'aucune distinction quant à la religion n'est permise. Il ne s'agit pas ici de la liberté des lois économiques et de l'activité religieuse mais d'un objectif de législation mondiale concernant ces deux domaines. C'est une position radicalement en désaccord avec le Christianisme historique et orthodoxe. Elle est aussi en désaccord avec l'héritage constitutionnel des États-Unis. Elle est cependant au pouvoir aujourd'hui, à l'O.N.U. et aux États-Unis. William O. Douglas, juge de Cour Suprême des États-Unis, a déclaré, "Nous croyons que l'extinction d'une civilisation, d'une culture, d'une religion, ou d'une manière de vivre est une perte pour toute l'humanité." 31 Cela rend naturellement immédiatement coupable toute religion universelle, c'est à dire toute foi qui croit être l'espoir de salut de chaque homme, parce qu'une telle foi cherche à détruire par conversion les croyances erronées. Cela rend coupable chaque Américain qui désire ardemment la destruction du Communisme et qui y travaille. C'est une exigence de tolérance totalitaire à cause de l'acceptation totale qu'elle requiert. La foi est en l'humanité en tant que telle, pas dans un ordre moral et spirituel transcendant. Ce n'est pas "nous nous confions en Dieu" [in God we trust], mais "nous nous confions en l'Homme." Selon Douglas, «comme le Juge Holmes l'a une fois dit : 'la méfiance universelle crée l'incompétence universelle.'»32 Ce que demande la Bible : «cessez de compter sur l'homme, qui n'a qu'un souffle dans ses narines ; car quel cas peut-on faire de lui ?» (Esaïe 2:22) et «... soyez en garde contre les hommes» (Matt. 10:17), est mis de côté, pas pour des raisons empiriques fondées sur des preuves, mais pour les raisons religieuses. C'est une nouvelle doctrine étrange dont on nous dit maintenant qu'elle est la vraie doctrine chrétienne et américaine ! Harry Dexter White, dans son témoignage devant le Comité des Activités Anti-Américain de la Chambre des Représentants le 13 août 1948, a entre autres affirmé cette foi en disant : "Mon credo, c'est le credo américain... Je suis opposé à la discrimination sous toutes ses formes, qu'elle soit pour des raisons de race, de couleur, de croyance religieuse ou politique, ou de statut économique."33 Selon cette position, il ne peut logiquement y avoir aucune discrimination contre la polygamie ou le cannibalisme religieux, ni contre le communisme. V. Frank Coe interrogé le 15 mai 1956, fit objection aux questions concernant son allégeance communiste alléguée pendant une période donnée, arguant "qu'il ne devrait pas être interrogé au sujet de ses croyances politiques."34 La logique de tout ceci, c'est qu'il ne peut y avoir aucun défi à ce que les pouvoirs humanistes du monde déclarent être le statu quo. Comme Lenny Bruce l'a énoncé, «les chefs religieux sont 'ce qui devrait être'... Laissez-moi vous dire la vérité. La vérité c'est 'ce qui est.' Si 'ce qui est' consiste en ce que vous devez dormir huit, dix heures par jour, c'est cela la vérité. Un mensonge serait de dire que les gens n'ont pas besoin de sommeil du tout. La vérité c'est 'ce qui est.'»35 Tout ce qui existe, les perversions, les meurtres, etc. tient en tant que vérité un rang égal à celui du caractère bienveillant. Donc quoi que ce soit que cet ordre du monde humaniste déclare être "ce qui est" est donc "la vérité." Mais c'est une violation de la foi chrétienne orthodoxe que de considérer l'État comme l'ordre de la vérité, et c'est ce que prévoit la charte de l'O.N.U. Nous n'avons pas besoin d'aller à la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, dans laquelle Mme Franklin D. Roosevelt a eu un rôle majeur, pour l'établir. La Charte elle-même précise que cet égalitarisme universel est la foi véritable pour toute l'humanité. C'est, d'ailleurs, un ordre absolu, obligeant toute l'humanité. «Aux Nations Unies, comme 'dans la maison de mon père,' il y a 'beaucoup de maisons.'»36 Qu'est-ce que cela signifie ? La charte est explicite, comme Cohen le précise :

La Charte des Nations Unies est un traité, mais pas un traité ordinaire. Les États membres qui souscrivent à la Charte ne s'engagent pas seulement à agir dans le sens des objectifs de la Charte et conformément à ses principes, mais ils autorisent aussi l'Organisation à s'assurer que les États non-membres comme les États membres agissent selon les principes de la Charte, autant que cela puisse être nécessaire pour maintenir la paix et la sécurité internationales. Si elle ne l'établit pas, la charte vise cependant à une communauté mondiale de nations consacrées aux objectifs et aux principes de la Charte. 37

Pour qu'on ne nous dise pas que c'est seulement l'opinion personnelle de Cohen, examinons la Charte sur ce point :

L'Organisation s'assurera que les États qui ne sont pas membres des Nations Unies agissent en accord avec ces Principes autant que cela puisse être nécessaire pour maintenir la paix et la sécurité internationales.38

En conséquence, n'importe quelle loi ou n'importe quelle agence de l'O.N.U. que ce corps déclare conforme à ses principes, telle que l'UNESCO ou la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme (adoptée autour de minuit le 10 décembre 1948, quand l'Assemblée Générale se réunit à Paris), peut être imposée par la force armée sur n'importe quel État membre ou non membre. On peut ainsi supposer sans le moindre doute que l'O.N.U. a l'intention d'utiliser la force où et quand elle aura l'occasion de le faire. En attendant, les États constituants ne manquent pas de politiciens consacrés "à la coexistence pacifique" comme "première phase" vers "une scène depuis laquelle d'autres avancées vers l'ordre mondial idéal pourront être lancées."39 Pour gagner cette coexistence pacifique, "la construction d'une plus grande assurance et d'une plus grande confiance devient ainsi un premier objectif de la coexistence pacifique."40 De nouveau, la foi en l'homme est une perspective fondamentale. Les États-Unis se sont certainement consacrés avec autant de zèle que l'URSS à une tentative de créer un ordre mondial et la paix du monde.

C'est visible au Département d'État, comme à l'O.N.U., et également à l'OTAN qui est définie comme n'étant "pas simplement une alliance militaire... elle envisage également une action commune permanente dans les domaines politiques et économiques."41

Ces droits de l'homme qui doivent être imposés à toutes les sociétés sont fondamentalement hostiles à chaque société. Il n'y a aucun pays sans orientation religieuse et raciale. En URSS, la vieille foi chrétienne maintient sa vitalité de façon souterraine. Chaque République soviétique est ouvertement gouvernée par des hommes de sa propre origine raciale. Ainsi, "dans la République lithuanienne 90,6% des juges sont les Lithuaniens, et dans la RSS arménienne 95% sont des Arméniens.42 Il y a même des accusations d'antisémitisme qui se sont élevées contre l'URSS : Jacobson l'accuse du fait qu'un pourcentage élevé d'exécutions criminelles concernent des Juifs.43 D'autres, comme l'évêque James A. Pike, ont déclaré l'inverse, à savoir que les «Russes appliquent l'idée d'intégration sociale [melting pot] jusqu'à la persécution. En Russie, ils disent qu'on ne peut pas être différent. Ils disent, 'nous ne vous permettrons pas le séparatisme culturel et religieux.'»44Que l'une ou l'autre de ces positions soit exacte est au moins matière à débat et la question mérite d'être soulevée. Néanmoins, on peut affirmer de manière sûre qu'il est très probable qu'une ou plusieurs races sont l'objet de préjugés et de discriminations en URSS, ainsi que toutes les religions historiques. L'Inde exerce certainement une discrimination contre des races et des croyances qui lui sont étrangères, il en est de même pour l'État d'Israël, pour le Yémen, pour le Ghana, et pour pratiquement chaque État existant. Chacun représente proprement l'ordre d'un peuple particulier et d'une foi générale ou particulière. La Charte de l'O.N.U. fournit à l'O.N.U. des motifs d'ingérence dans chaque État national et religieux existant, au nom de l'égalité totale.

La position de l'O.N.U., ostensiblement anti-raciste, n'est pas moins raciste que celle des champions les plus ardents de la race dans l'Histoire. En effet, la foi libérale, la religion de l'humanité, est simplement une forme de racisme. Il y a deux genres de racisme aujourd'hui. Dans le premier, appartenir à une race particulière, être blanc ou noir, être Juif ou Arabe, est de première importance. Être membre d'un groupe particulier est en soi-même le critère de distinction et de discrimination, et constitue la ligne de division. Dans la deuxième forme de racisme, appartenir à la race humaine, voilà ce qui est important. Pour les deux positions, l'appartenance raciale est le test, le ticket d'admission et la garantie de statut. Contre cette forme augmentée ou libérale de racisme, comme contre toutes les formes de racisme, le Christianisme orthodoxe exprime sa dissidence. Pour le chrétien, c'est le caractère, issu de la foi, qui est le test de l'homme, et non pas une race particulière ou la race humaine en tant que telle. Les différences raciales sont reconnues comme réelles et données par Dieu, mais le fait déterminant pour l'homme est sa relation avec Dieu, et non le fait de son humanité. C'est la position biblique ; cette position conduit également au progrès en soulignant la qualité. La qualité est recherchée et donne lieu à l'émulation. Un peuple qui a subit un temps la discrimination fait sa propre promotion par l'émulation, comme en témoignent les Irlandais en Amérique. Par conséquent, et d'une manière certaine, le Chrétien orthodoxe doit considérer le racisme universel de l'O.N.U. comme une menace, visant à détruire la foi et à nuire à l'homme.

L'humanisme de l'O.N.U., comme nous l'avons déjà indiqué, repose sur une doctrine religieuse de l'homme, c'est le quatrième fondamental de sa position. Puisque qu'on doit se confier en l'homme, et parce que l'humanité en tant que telle est sa norme, indépendamment de toute distinction de race ou de religion, l'idéalisme est tenu pour réalisable. On assume que tous les hommes, si tant est qu'ils soient débarrassés des croyances aliénantes du nationalisme et de la religion surnaturelle, cherchent la paix et la désirent. L'homme est bon, sauf s'il est perverti par des allégeances limitées à un pays ou une foi. Mais l'idéalisme est l'un des pires ennemis du Christianisme orthodoxe, parce qu'il refuse la doctrine du péché originel et affirme que les oeuvres et la loi de l'homme peuvent surmonter les effets du péché et le péché lui-même. Il suppose que les motivations des hommes sont bonnes : ils cherchent la paix et progressent s'ils ne sont pas pervertis par des influences extérieures. Mais le Christianisme orthodoxe enseigne que les hommes cherchent plutôt la mort et la destruction en dehors du Christ. «Tous ceux qui me haïssent aiment la mort» (Prov. 8:36). L'idéalisme de l'homme non régénéré l'amène à provoquer sa propre défaite et à se tromper lui-même.

Mais la présupposition selon laquelle l'homme peut se sauver lui-même et sa société par ses propres oeuvres et sa propre loi ne repose pas seulement sur l'idée que les problèmes fondamentaux de l'homme sont environnementaux plutôt que moraux et religieux, c'est-à-dire, en raison d'une nature déchue, mais également sur l'idée que toutes les différences humaines ne sont que des différences de degré, et non de nature. Par conséquent on peut remédier à ces différences et les résoudre par l'action humaine. L'homme doit donc chercher le soulagement, non pas de Dieu mais de lui-même, amplifié sous la forme d'un État du monde. Le Christianisme orthodoxe, par son insistance sur la souveraineté de Dieu dans le salut comme en toutes choses, ne peut pas approuver une telle foi.

Mais, dans cette perspective de la religion de l'humanité telle qu'elle est incarnée en l'O.N.U., le problème de l'homme est un problème de bonne gestion et de bonne direction plutôt qu'un changement de nature. L'homme a alors besoin non pas de l'action divine mais de la planification et de l'ingénierie humaines.

Par son échec à prendre en compte le fait du péché comme la réalité de la nature humaine plutôt que comme un accident dû à l'environnement et à la formation, l'O.N.U. est non seulement incapable de traiter le péché mais elle a particulièrement tendance à le commettre. Aucun corps législatif n'est immunisé contre le fait du péché. Chaque type d'institution, civile, religieuse, éducative ou autre, quelle que soit son histoire ou son ancienneté, a été caractérisé à un moment ou un autre, quelquefois et souvent de façon chronique, par des pratiques de corruption avec pots-de-vins et trafic d'influence. Mais dans les organismes où une foi chrétienne forte et active règne, cette foi conditionne et et gouverne les limites de la corruption, bien qu'elle ne s'attende pas à la perfection sur terre. A l'O.N.U., qui n'a pas de foi chrétienne et qui souscrit à un humanisme idéaliste, il n'y a aucune limitation de cette sorte. Le processus de vote à l'O.N.U. relève presque entièrement du genre le plus stipendieux de politique de puissance et de corruption.45

Par son échec à prendre en compte le fait du péché, l'O.N.U. tombe dans la même erreur que le marxisme, celle de voir les peuples arriérés comme des victimes et pas simplement comme retardés à cause d'une foi erronée et d'un mauvais caractère. Les conséquences de cette position sont le favoritisme pour celui qui est arriéré et pour le délinquant (aussi bien que pour le criminel), et la pénalisation de celui qui est avancé. Le "partage des fardeaux" est imposé à celui qui est en avance sous la forme de subventions considérables pour aider d'autres nations.46 Ces nations ne sont pas appelées arriérées ou dégénérées mais plutôt "les membres les moins développés." Le progrès47 est perçu comme un accident dû à l'environnement ou à l'opportunité, pas comme une conséquence du caractère religieux.

Il est possible de s'étendre longuement sur les conséquences politiques des fondamentaux erronés de l'O.N.U. Quelques uns suffiront. La Charte prévoit la centralisation du pouvoir et augmente énormément les pouvoirs des États. Ses dirigeants sont nommés. Les droits de propriété et le tribunal par jury sont absents de la Charte. La Constitution des États-Unis, d'autre part, sépare et limite les pouvoirs et les branches du gouvernement fédéral. Elle prévoit des dirigeants élus, protège les droits de propriété, et protège le droit à un tribunal avec jury. La Constitution refuse à l'union fédérale toute juridiction sur la religion ; la Charte interdit toutes les distinctions religieuses, ce qui est équivalent à abolir toutes les religions sauf la religion de l'humanité. Établie pour maintenir la paix, elle a échoué dans le maintien de la paix.48 Tout en parlant beaucoup des droits de l'homme, comme dans la Convention sur des Droits de l'Homme, "chaque déclaration de droit place dans les mains du gouvernement une autorité illimitée pour définir le droit et pour restreindre son exercice."49 Cela a été constamment une menace pour les libertés historiques.50 L'O.N.U. a été caractérisée dans sa brève histoire par une succession de scandales lamentables, et par une succession d'échec : l'affaire Bang-Jensen, la Hongrie, le Tibet, la Palestine, le Goa, le Congo, l'Angola, et beaucoup, beaucoup d'autres encore.51

l'O.N.U. croit au salut par loi, mais elle n'a pas de droit au sens historique du terme. Les deux définitions centrales de la loi sont (1) la coutume ou la pratique obligatoire d'un communauté, ou (2) les commandements ou les révélations de Dieu. L'O.N.U. n'a aucune communauté de droit, ni aucune base religieuse révélée. En conséquence, ses décisions, comme celles du Tribunal International, ne peuvent être qu'une injustice pour la plupart des hommes. Cependant le droit peut également être la règle de conduite et d'action prescrite par une autorité suprême qui gouverne et qui impose cette loi. Depuis la nuit des temps, on appelle ce droit-là de la tyrannie. Les lois de l'O.N.U. toutes bien intentionnées qu'elles soient, ainsi que les décisions du Tribunal International, quel que soit son zèle pour l'humanité, sont indéniablement une tyrannie pour la plupart des hommes. Imposer les lois de l'Islam à un Jaïniste ou à un Chrétien est sûrement de la tyrannie, tout comme le serait l'imposition de la loi juive à un Musulman. La loi peut être un instrument d'invasion et de tyrannie au même titre que les baïonnettes ; des lois étrangères frappent au coeur une culture et ses organes vitaux. Au nom de la défense de toutes les cultures, l'O.N.U. est une nouvelle culture humaniste visant à la destruction de toutes les autres par le moyen de l'impérialisme de la loi internationale et de la police mondiale. Il n'est pas surprenant que l'O.N.U. soit impopulaire pour beaucoup de monde, et ce dégoût pour l'O.N.U. est sans aucun doute l'une des causes du mauvais paiement de leurs cotisations par de nombreux membres. Entre autres, les État-Unis financent "presque la moitié des opérations de maintien de la paix de l'O.N.U." 52

Bien que faible dans beaucoup de domaines, l'O.N.U. est très forte dans le soutien qu'elle rassemble de la part de certains cercles religieux, particulièrement quand il s'agit de la religion de l'humanité. Pendant la Première Guerre Mondiale, la Société Européenne de la Conscience Mondiale a distribué au clergé anglophone un livre consacré à l'affirmation de "l'unité spirituelle de l'homme", présentée comme un fait scientifique, "Proclamant son unité sociale," et "prêchant l'évangile de l'unité politique."53 L'unité de toutes les races, de toutes les religions, et de tous les États était le nouvel évangile de cette agence.

Pendant la seconde guerre mondiale, la coopération de toutes les religions pour créer le nouvel ordre mondial a été encouragée par une commission du Conseil Fédéral des Églises (FCC). Everett R. Clinchy recommandait "que les Protestants, les Catholiques et les Juifs, ainsi que ceux qui ont une autre foi religieuse, vivent pour montrer que les hommes peuvent construire ensemble le monde naturel à l'extérieur et le monde intellectuel et moral à l'intérieur, de sorte que les peuples unis du monde créent la prospérité, comme Lincoln le suggérait, une prospérité qui progressera et qui ne cessera jamais tant que durera la terre.54

Le Conseil National des Églises (NCC) a appelé à plusieurs reprises au soutien de l'O.N.U. Dans son message de 1963 lors de l'Assemblée de Philadelphie, après avoir appelé à "la fraternité et [à] la justice raciale," le "Message du Conseil National aux Églises" a continué ainsi, dans la terminologie commune à la religion de l'humanité :

En tant qu'églises, nous devons activement soutenir les Nations Unies et une aide adéquate pour les pays en voie de développement ; nous devons encourager des avancées significatives vers le désarmement et pour la réaffectation des énormes moyens actuellement consacrés à la course aux armements au profit d'une attaque frontale des besoins non satisfaits de l'humanité ;
et nous devons reconnaître que les mouvements révolutionnaires de notre temps pourraient être de nouvelles percées pour la dignité humaines et la liberté.55

Ces termes généraux pourraient servir à donner de la dignité à n'importe quel mouvement révolutionnaire, car quel est celui qui ne prétend pas rechercher "la dignité humaine et la liberté ?"

Le 10 avril 1963 le pape Jean XXIII a adressé l'encyclique "Pacem in Terris" à l'Église catholique romaine et "à tous les hommes de bonne volonté," réclamant une communauté mondiale sans la foi chrétienne comme fondement.56 Bien que quelques ecclésiastiques aient cherché à donner à cette encyclique une perspective conservatrice, d'autres, comme le père Joseph Walsh, C.S.P., ont vu en elle des directives révolutionnaires :

Personnellement, je n'avais jamais pensé que je verrais un jour un Pape parler de la famille humaine comme ayant progressé vers des horizons sans limites — surtout de la part du successeur d'un Pape qui, un siècle auparavant, avait condamné le libéralisme (avec ses revendication sur la capacité de l'homme de se développer et se perfectionner par lui-même) comme étant, d'une manière ou d'une autre opposé aux limitations innées de l'humanité. Ce changement a une grande signification quant à la manière de voir l'avenir et les problèmes de l'humanité qu'auront le Catholicisme et les Catholiques en général. L'homme est maintenant considéré comme capable de progresser vers des horizons illimités. Le Pape tient énormément à immerger son institution dans cette avancée. 57

Quelques hommes ont ouvertement réclamé une religion mondiale, ou un ordre des Religions Unies comparable aux Nations Unies. Ainsi, le Dr. Luther H. Evans, professeur de science politique à l'université de Dartmouth et ex-directeur général de l'UNESCO a déclaré : "la paix du monde n'exige pas seulement l'existence des Nations Unies, mais également celle des Religions Unies."58 Mais le "conflit, et non la paix, sera la conséquence de pressions pour l'unité religieuse."59

La tension et le conflit religieux entre le Christianisme orthodoxe et la religion de l'humanité, pour n'en mentionner aucune autre, ne peuvent être résolus. Le Christianisme orthodoxe voit le problème de l'homme comme celui d'«une rupture entre l'homme et Dieu... les ennuis de l'homme sont dus à une relation brisée avec son Créateur.» Au lieu de cela, la religion de l'humanité insiste sur «la rupture dans la personnalité humaine. On dit que l'homme est idéalement une personne 'entière' et que les défauts de cette intégrité provoquent les ennuis que l'homme subit.» Ici le problème fondamental n'est pas "une rupture entre l'homme et Dieu" mais "le problème fondamental est plutôt une rupture à l'intérieur de l'homme — et entre les hommes" nécessitant, entre autres, la restauration "des dimensions de la fraternité."60 Le Dr. Franklin Littell a déclaré que le but de la foi est "le renouvellement de la structure sociale... pas le salut d'âmes individuelles," parce que "Dieu veut rétablir la responsabilité face à un ordre social brisé et rebelle."61

C'est une foi religieuse révolutionnaire, messianique, et anti-historique, parce que son but est la fin de l'histoire dans l'ordre social parfait. Comme quelqu'un l'a dit : "le royaume de l'enfance est, par nature, une vraie démocratie. Les enfants ne connaissent pas le passé ; ils vivent dans le présent ; ils n'ont aucune angoisse face à l'avenir."62 Non seulement tous les hommes et toutes les religions doivent être égaux, mais apparemment, tous les temps et tous les âges le doivent aussi !

Cette foi offre certainement une égalisation facile de toutes les normes morales. Quand le Rév. Adam Clayton Powell, membre du "Congrès Nègre National" et leader des droits civils, fut critiqué à cause de sa conduite morale, sa réponse fut directe et rigoureusement honnête : "Je sais ce qu'ils disent, 'tu devrais être meilleur que les autres sinon tu risques de nuire à la lutte pour les droits civils.' Pourquoi devrais-je être meilleur que les autres ? P. mon gars, je combats pour l'égalité !"63

Un ordre du monde unique exige une religion du monde unique afin d'être sous tendu par une structure vivante de foi et de loi. En conséquence, cette question se jouera dans l'arène de la foi chrétienne plutôt que dans l'action politique, parce que les dynamiques de l'action sont dans le domaine de la foi. Pour que l'ordre du monde unique avance, il doit faire la guerre à la religion, au Christianisme orthodoxe en particulier. Il n'y a pas d'échappatoire face à la réalité de la guerre de religion. Ceux qui refusent d'offrir de l'encens aux nouveaux césars feront face à l'hostilité et à la persécution. Mais il est plus certain que par leur foi, ils auront l'assurance de la victoire (1 Jean 5:4,5).


Notes

1. Voir Gordon H. Hall : The Hate Campaign Against the U.N., One World Under Attack (Boston: Beacon Press, 1952).

2. Voir R. J. Rushdoony, This Independent Republic (Nutley, N.J.: Craig Press, 1964).

3. voir Grenville Clark et Louis B. Sohn : World Peace Through World Law (Cambridge, Mass.: Harvard University Press, 1958).

4. Pour un commentaire là-dessus, voir Hans Kelsen : The Law of the United Nations, A Critical Analysis of its Fundamental Problems, pp.27 ff. (New York : Praeger, 1950).

5. Clark M. Eichelberger : U.N.: The First Ten Years, p. 8 (New York: Harper, 1955).

6. Ibid., p.51.

7. Ibid., p.52.

8. Ibid., p.89.

9. Clark M. Eichelberger : U.N.: The First Fifteen Years, p.8 : cf. p.4.

10. lbid., p.125.

11. Ibid., p.147.

12. Barry M. Goldwater : Why Not Victory? p.99 f. (New York : Macfadden, 1962). Felix Morley écrivait : "Dans l'ensemble, la Charte est professionnelle et on pourra travailler avec, si une volonté populaire résolue dans ce sens est manifeste dans ce pays et les autres" : The Charter of the United Nations, An Analysis, p.55 (New York : American Enterprise Association, Janvier 1946).

12b. [N.D.T.] "sauver" est la traduction littérale de l'original anglais qui est rendu par "préserver" dans la version française officielle.

13. Roscoe Pound : Justice According to Law, pp.87-91 (New Haven, Conn.: Yale University Press, 1951), cité par Victor G. Rosenblum, Law as a Political Instrument, p.81 (New York : Random House, 1962).

14. Rosenblum, idem. Raymond Swing assimilait l'O.N.U. développé en tant que gouvernement du monde à la loi, et la souveraineté nationale au désordre et à l'anarchie, Raymond Swing : In the Name of Sanity, p.116 (New York : Harper, 1946).

14b. [N.D.T.] John Foster Dulles (1888-1959) a été Secrétaire d'État du président américain Eisenhower de 1953 à 1959. Il fut un personnage important de la Guerre Froide, partisan d'une position agressive face au communisme mondial. Fils d'un pasteur presbytérien, élève de l'école publique, membre du Parti Républicain, il fut président et co-fondateur du Conseil Fédéral des Églises (libérales), et aussi "trustee" de la Fondation Rockefeller (eugéniste) et membre fondateur du CFR (Council of Foreign Relations).

15. John Foster Dulles : War or Peace, p.198 (New York : Macmillan, 1950). Sur Dulles, voir James J. Martin : Meditations Upon the Early Wisdom of John Foster Dulles ( Mercer Island, Washington, 1958).

16. Alexandre Gorkin, "Guilty or Not Guilty — Who Decides?" in Soviet Life Today (URSS), Décembre 1963, 1, p.37.

17. Robert Le Fevre : Constitutional Government Today in Soviet Russia, The Constitution of the U.S.S.R., annotée et expliquée, p.19 (New York : Exposition, 1962).

18. Julius Jacobson, "Russian Law Enters the 'Final Stages of Communism' — 1," in New Politics p.19-42 (Automne 1963), vol. II. n°4.

19. "Voir Y. A. Zamoshkin, "Bureaucracy and the Individual," The Soviet Review (Août 1961), vol. 2, n°8, pp.20-38 et Nikolai Gei et Vladimir Piskunov, "Abstract Humanism and Socialist Humanism," The Soviet Review (Juin 1961), vol. 2, n°6, pp.39-55.

20. Voir John Foster Dulles, "The American People Need Now to be Imbued with a Righteous Faith," in Dulles, etc. : A Righteous Faith for a Just and Durable Peace, pp 5-11 (New York : Commission to Study the Bases of a Just and Durable Peace, Federal Council of Churches, 1942). Concernant la piété de Dulles, voir Margaret Dulles Edwards, "Tomorrow's Legacy," Bible Society Record, vol.109. n°1 (Janvier 1964) p.12 f.

21. Dulles : War or Peace, p.187.

22. Ibid., p.190.

23. Ibid., p.188.

24. Ibid., p.190. Alexandre Dallin approuve cette opinion dans The Soviet Union at the United Nations, An Inquiry into Soviet Motives and Objectives, p.212-213 (New York : Praeger). Les espoirs soviétiques sur l'O.N.U. sont cités par Dallin, p.192.

25. Ibid., p.261.

26. Ibid., p.65. Tout en parlant d'égalité, l'O.N.U. est l'organisation la plus élitiste. l'Assemblée générale n'a aucun pouvoir mais peut seulement recommander une action. Le Conseil de Sécurité est investi du pouvoir réel, pendant que le Tribunal accomplit sa volonté légale. Le Conseil de Sécurité peut ordonner contre n'importe quel pays les mesures qui lui semblent utiles, y-compris la guerre, ou le blocus total, ou "l'interruption complète ou partielle des relations économiques et des communications ferroviaires, maritimes, aériennes, postales, télégraphiques, radioélectriques et des autres moyens de communication", Charte des Nations Unies, chap. VII, articles 41, 42.
(...) Dulles affirmait sa croyance en l'homme. Il est bon de rappeler qui sont les politiciens qui ont le plus souvent parlé du besoin d'une telle foi. Ainsi, c'est le sénateur John C. Spooner, qui, au début du 20ème siècle, s'est défendu, lui et d'autres politiciens corrompus, en déclarant : "Il n'y a pas de trahison au Sénat ! L'homme que je méprise le plus, c'est celui répand le blasphème sur le caractère vertueux d'une femme ; en second, je mets l'homme qui dit du mal du caractère de l'homme public. Par dessus tout, mes frères, croyez en votre république et en la fidélité générale de vos fonctionnaires." La foi en l'homme est la plaidoirie constante des hommes corrompus. David Graham Phillips : The Treason of the Senate, p. 51. (Stanford : Academic Reprints, originellement publié en Cosmopolitan 1906).

27. Voir Louis I. Bredvold : The Brave New World of the Enlightenment. (Ann Arbor: University of Michigan Press, 1961).

28. Charte des Nations Unies. chap. I, article 1, sect. 3.

29. Charte, I, 2, 1.

30. Charte IX, 55.

31. William O. Douglas : Democracy's Manifesto, p. 44 (Garden City, New York: Doubleday, 1962).

32. Ibid., p. 28.

33. Nathan I. White : Harry Dexter White, Loyal American, p. 11 f. ; de. 22 f. ; 41 f. (Waban, Mass. : publié par Bessie (White) Bloom, 1956). Le "credo" de White est devenu la loi de la Cour Suprême des États-Unis. Ainsi, en 1952, (343 U.S. 250) dans l'affaire Beauharnais contre l'Illinois, la Cour "a approuvé la législation anti-haine de l'État qui avait imposé des pénalités criminelles aux personnes coupables de publier des déclarations qui exposaient au mépris, à la dérision, ou à la calomnie, des citoyens de toute race, de toute couleur de peau, de toute foi ou religion." Paul G. Kauper : Civil Liberties and the Constitution, p. 58 (Ann Arbor, Michigan : University of Michigan Press, 1962). A la suite de cela, le FEPC [Commission pour les Pratiques d'Emploi Équitable] de l'Illinois a ordonné que la Compagnie Motorola cesse d'utiliser les tests de capacités dans le recrutement de personnel au motif que le test était discriminatoire et injuste en ne prenant pas en compte "les groupes culturellement défavorisés et désavantagés" et pour "des inégalités et des différences dans l'environnement." Voir Human Events, vol. XXIV, n°14, 4 avril 1964, pp.4, 13. En d'autres termes, on doit privilégier l'incompétent et pénaliser le compétent pour égaliser les hommes au nom de la démocratie.

34. Ibid., p.408.

35. Lenny Bruce, "How to talk dirty and influence people," Playboy, vol. 11 no. 1 Janvier 1964, p. 182.

36. Benjamin V. Cohen : The United Nations, Constitutional Developments, Growths, and Possibilities, p.101. The Oliver Wendell Holmes Lectures, 1961. (Cambridge, Mass.: Harvard University Press, 1961).

37. Ibid., p.2 f.

38. Charte, I, 6. Voir également Eichelberger : U.N.: The First Fifteen Years, pp. 106-8; Kelsen, p. 75 f.

39. Arthur N. Holcombe, président : Peaceful Coexistence, A New Challenge to the United Nations, p.37. Douzième rapport (New York : Commission pour l'Étude de l'Organisation de la Paix, filiale de recherche de l'Association Américaine pour les Nations Unies, 1960).

40. Ibid., p.19.

41. The North Atlantic Treaty Organization, p. 7 f. ; cf. p. 52 (Le Manuel de l'OTAN) (Paris : Service d'information de l'OTAN, 1962). Voir également John Fischer : Master Plan U.S.A., An Informal Report on America's Foreign Policy and the Men Who Make It (New York : Harper. 1951) ; Nelson A. Rockefeller : The Future of Federalism (New York : Atheneum, 1963) ; voir les Foreign Policy Briefs du Département d'État pour de nombreux exemples ; voir le Message sur l'État de l'Union du président Lyndon B. Johnson du 8 janvier 1964, S. F. Examiner, jeudi 9 janvier 1964 p. 14.

42. Gorkin, idem.

43. Jacobson, p.34 ff.

44. S. F. Examiner, mardi, 7 janvier 1964, p.9.

45. Par exemple, voir Alfred Lilientahal : What Price Israel?, pp.61 ff., concernant la Palestine (Chicago : Regnery, 1953). Cela n'est, cependant, qu'un cas parmi beaucoup d'autres.

46. Voir Pierre Uri : Partnership for Progress, A Program for Transatlantic Actions, p.45 (Édité pour l'Institut Atlantique par Harper and Row, New York, 1963).

47. Eichelberger : The U.N.: The First Fifteen Years. p.130 f.

48. Voir "Il n'y a pas de paix — 18 ans, 57 guerres," The Indianapolis News, 29 avril 1963.

49. V. Orval Watts : Should We Strengthen the United Nations? p.29 (Colorado Springs : The Freedom School, 1961).

50. Alice Widener : Behind the U.N. Front (New York : Bookmailer, 1962). Widener a un chapitre intéressant sur le défenseur de l'O.N.U. Clark M. Eichelberger pp.87-94.

51. Voir le Comité de Sénat des États-Unis sur la Justice : The Bang-Jensen Case (Washington : Government Printing Office, 1961) ; Julius Epstein, "The Bang-Jensen Tragedy," American Opinion, vol. III, n°5, (Mai 1960) ; Congo July 1960 Evidence. Déclaration par M. Merchiers, ministre belge de la Justice ; 46 Angry Men, The 46 Civilian Doctors of Elisabethville Denounce U.N.O. Violations in Katanga (Belmont, Mass., 1962) ; On the Morning of March 15 (Boston : Comité Portugais-Américain des Affaires Étrangères, n.d.) ; Sur le rôle double du lieutenant-général Vasiliev, avec l'O.N.U. et avec l'invasion Nord-Coréenne dans la guerre de Corée, voir le Département de la Défense des États-Unis, bureau de l'information publique, numéro 465-54, 15 mai 1954 ; Michel Sturdza : World Government and Internal Assassination (Belmont, Mass., 1963), p. 18, cite le professeur Hans Morgenthau de Chicago qui déclare : "le Gouvernement International des Nations Unies, dépouillé de ses ajustements juridiques, donc, est vraiment le gouvernement international des États-Unis et de l'Union Soviétique agissant à l'unisson ;" la citation est de Hans J. Morgenthau, "The New United Nations, What It Can't and Can Do." Commentary (Novembre 1958), vol. 26, n°5, p. 376. Morgenthau, qui est favorable à l'O.N.U., précise que le pouvoir législatif de l'O.N.U. se situe au Conseil de Sécurité, qui est constitué de "seulement deux (...) puissances vraiment importantes," les États-Unis et l'URSS. Quand ces deux puissances travaillent à l'unisson, ils sont l'O.N.U. ; "s'ils sont désunis — il n'y a pas de gouvernement international du tout." On peut donc conclure des activités de l'O.N.U. qu'il y a de plus en plus d'actions menées à l'unisson.

52. Oakland Tribune (Californie), "Showdown in the U.N." éditorial, p.23, 8 janvier 1964.

53. Walter Walsh : The World Rebuilt, p.27 (Londres : Allen and Unwin, 1917).

54. Everett R. Clinchy, "Christians Must Seek the Cooperation of Other Faiths" dans Dulles, etc. : A Righteous Faith, p.36. f. Sur le Conseil National, voir "National Council of Churches," The Dan Smoot Report, vol. 10, n°2, 13 janvier 1964, 

55. "National Council's Message to the Churches," Presbyterian Life, vol.17, n°1, 1er janvier 1964, p.26.

56. Arnoldo Cortesi, "Pope Urges Formulation of World Nation to Insure Peace and the Rights of Man," The New York Times, Western Edition, 11 avril 1963, pp.1, 5-7.

57. "Pacem in Terris : un allié inattendu," interview du père Joseph Walsh, dans New University Thought (Été 1963), vol. 3, n°1, p. 17. Pour une opinion contraire sur l'encyclique, d'un point de vue conservateur, voir Soeur M. Margaret Patricia, "Justice Has Sprung From The Earth," 1963.

58. Hector Pereyra-Suarez, "Blueprint for Religious Union," Liberty (Septembre-Octobre 1963), vol. 58, n°5, p.8.

59. Ibid., p. 11, le commentaire de conclusion de Hector Pereyra-Suarez.

60. Éditorial, "A Story of Two Sermons," The Presbyterian Journal, vol. XXII, n°33 (11 décembre 1963), p.10.

61. G. Aiken Taylor, "A Theology for the NCC," The Presbyterian Journal, vol. XXII, n°35 (25 décembre 1963), p.8.

62. Sigmund Livingston : Must Men Hate? p.1 (Cleveland : Crane Press, édition révisée 1944).

63. Claude Lewis : Adam Clayton Powell, p.124 (New York : Gold Medal Books, 1963). Lewis, journaliste noir de Newsweek, parle de Powell comme d'un "homme brillant qui aurait pu devenir un Messie." p.127. Lewis, qui n'a pas la consistance de pensée qui caractérisait Powell, n'identifie pas la logique et l'intégrité de la position de Powell, avec laquelle on peut bien-sûr être en désaccord tout en reconnaissant la clarté de sa structure et de sa pensée.


Copyright Chalcedon Foundation, P.O. Box 158, Vallecito, CA 95251, USA. Reproduit avec autorisation. Tous droits réservés. Initialement publié comme chapitre VII du livre The Nature of the American System, R.J. Rushdoony, 1965, et sur Internet en Anglais.
Traduction en Français par TDD.