Éditorial

Rupture ?

Rupture ? Vous avez dit rupture ?

Nous avons commencé en 1999 à publier des documents qui prouvent que la contraception chimique a des effets abortifs. Cette information n'avait alors pas une grande audience. On en retrouve des traces depuis les années 1960, mais peu d'organisations pro-vie avaient choisi d'en parler, préférant se concentrer sur la question de l'avortement instrumental. Leur raisonnement, comme le nôtre auparavant, était celui-ci : il serait plus facile et donc plus efficace de faire comprendre le mal qu'est l'avortement parce que c'est sanglant et que l'enfant a déjà figure humaine ; pour la contraception et les manipulations embryonnaires, ce serait plus difficile à expliquer parce que l'on ne voit pas ce qui s'y passe.

Il se trouve que ce raisonnement est erroné pour les motifs suivants :

  1. La perception qu'ont les gens de la réalité dépend de leur vision du monde et de la providence de Dieu. Lorsqu'ils partent d'un point de vue humaniste -- par opposition à chrétien -- alors toute référence à une notion de bien et de mal, aux lois divines et humaines, n'a en fin de compte aucun sens. Le seul terrain commun de communication ne reposant donc que sur une faille de leur humanisme : le reste d'influence du christianisme chez eux.
  2. L'expérience nous a montré aussi que l'évidence ne suffit jamais pour amener un incroyant à changer d'avis ou de comportement. Nous autres êtres humains sommes corrompus de naissance, y compris dans notre intelligence. La grâce et la providence de Dieu sont indispensables pour opérer ce changement, pour un retour à la foi qui permettra d'appréhender enfin la réalité correctement. Car comme le disait St Anselme : «Je sais bien, Seigneur et je t’en rends grâce, que tu as créé en moi ton image pour que je me souvienne de toi, pour que je pense à toi, pour que je t’aime ; mais elle est tellement effacée par l’attrition des vices, tellement obscurcie par la fumée des péchés, qu’elle ne peut pas remplir son but, si tu ne la renouvelles et ne la reformes. Je ne tente pas, Seigneur, de pénétrer ta Hauteur, car nullement je n’y compare mon intelligence, mais je désire entrevoir ta vérité, que croit et aime mon coeur. Et je ne cherche pas à comprendre pour croire, mais je crois pour comprendre. Car, je crois aussi que je ne pourrais comprendre si je ne croyais pas.»

Certains pensent que le refus de la contraception chimique est une spécificité du catholicisme romain. C'est en tout cas ce que la presse ordinaire raconte, mais cela n'est pas exact : le refus de la contraception chimique est commun à toutes les confessions chrétiennes.

Nous avons donc choisi d'aborder le combat pro-vie sous ce nouvel angle :

Nous sommes de moins en moins seuls à procéder ainsi. Par exemple, la "Pro-Life Action League", une organisation américaine avec laquelle nous travaillons depuis de nombreuses années et qui a développé et mis au point une grande partie de l'activisme pro-vie outre Atlantique vient d'organiser en septembre 2006 une conférence intitulée "La contraception n'est pas la réponse" 1. Le but de cette conférence était d'exposer le mythe selon lequel la contraception chimique serait bonne pour la société et réduirait le nombre des avortements. Les pro-avortements sont assez inquiets2 de ce développement, et avec raison : ils savent comme nous que tout l'édifice -- et les revenus -- de la promiscuité sexuelle, de la perversion et de l'avortement reposent sur le fondement de la contraception.

Le nouveau livre de Mgr Schooyans (Le terrorisme à visage humain) apporte aussi beaucoup car il met en avant les aspects abortifs de la contraception et souligne leur importance.

Ce bulletin rapporte aussi la contribution de John Wilks qui répond à ceux qui voudraient faire croire que la contraception chimique ne serait pas abortive.

Nous présentons aussi un nouveau document que nous avons traduit et publié en Français sur notre site Internet ; cette méta-étude établit de façon claire que la contraception hormonale facilite bien le cancer du sein, contrairement à ce que raconte la presse dite féminine, qui cherche avant tout à plaire aux marchands de pilules.

Pour finir, ce bulletin ne pouvait pas rester silencieux sur les élections importantes qui viennent d'agiter la France. Leurs résultats soulèvent deux risques majeurs : d'une part la montée en puissance du fascisme écologiste et d'autre part la relance de la pseudo-constitution européenne, alors que l'UE manifeste de plus en plus sa politique eugéniste et liberticide. C'est pourquoi nous publions des articles sur ces deux risques ainsi que sur la "chiraquisation" des esprits.


1. Voir www.prolifeaction.org/home/2006/cinta3.htm

2. Voir www.rhrealitycheck.org/blog/tag/cinta et www.prolifeaction.org/press/2006/1023.htm