Les Médias vus de l'intérieur
Le livre événement français de février 2003 est La Face
Cachée du Monde, écrit par deux journalistes, Pierre Péan et Philippe Cohen. Ils attaquent le "quotidien
de référence" sur un certain nombre de travers : la dénonciation à sens unique, le
cynisme, l'abus de pouvoir, l'autocratie. Le journal Le Monde est pour eux une imposture, car ils y voient une trahison
de sa vocation initiale, d'un point de vue de gauche.
Nous connaissions déjà l'hypocrisie des donneurs de leçons du Monde,
mais ce livre dévoile en détail le noyautage trotskyste et un certain nombre d'actions contraires à
l'éthique affichée du journal.
Un autre livre l'avait précédé, Les Maîtres Censeurs,
d'Élizabeth Lévy, elle aussi journaliste plutôt à gauche, officiant à Marianne
et à France3. Elle s'interroge "sur le cheminement [...] qui a conduit des jeunes gens au cerveau
fécond et aux idées généreuses à se muer tout à la fois en faiseurs d'opinion
et en juges des opinions pour en arriver à proscrire toute pensée véritablement divergente, tout postulat
un tant soit peu embarrassant, c'est-à-dire critique". Elle documente l'hypocrisie des médias et
la technique de diabolisation employée comme outil de censure.
La perte de crédibilité de la corporation journalistique1
va de pair avec la sortie de ce genre de livre, qui a commencé aux USA début 2002 : Bernard Goldberg,
journaliste à la CBS (une des trois grandes chaînes américaines), avait été mis en quarantaine
en 1996 parce qu'il avait dénoncé la partialité peu professionnelle qu'il avait observée dans
son milieu. Son livre sorti début 20022
analyse les raisons qui amènent le système médiatique à faire de la propagande gauchiste :
il n'y a pas de vaste conspiration dans les salles de presse de la télévision visant à offenser ou
diffamer les conservateurs (et par extension les pro-vie). La réalité est pire : cela leur vient naturellement !
Car la plupart d'entre eux ne fréquentent que d'autres milieux élitistes et certainement pas les gens du peuple,
les "anonymes" comme ils disent. Ils ne se rendent même pas compte de leur partialité car ils vivent
en dehors des réalités étrangères à leur milieu restreint. Cet effet est renforcé
par la paresse intellectuelle : ils n'ont généralement pas d'idée originale et se bornent à
rester dans la ligne du "journal de référence", là-bas le New York Times, qui est
pro-avortement à 100% (comme Le Monde, son équivalent français) ; sans parler de la tendance
à prendre les téléspectateurs pour des imbéciles en leur servant des informations tronquées,
peu précises et plus spectaculaires que réellement importantes.
La presse n'est pas représentative de la population ni de l'opinion publique, elle
représente plutôt la gauche et l'extrême gauche, comme l'ont déjà amplement montré
de nombreuses études. Il est réjouissant de constater que la contestation de ce monopole censeur vienne de
son sein.
Les choses peuvent et doivent changer: le New York Times s'était illustré dans les années 1870 dans sa lutte (efficace) contre les mafias d'avorteurs. Il est temps de revenir aux sources.
1. Le sondage de la Sofres publié fin janvier 2003 par Le Point et La Croix
relève que 53% des Français pensent à propos de la télévision : « il
y a pas mal de différences ou les choses ne se sont pas passées comme la télévision le montre »,
avec une défiance particulière envers les chaînes d'État. La presse écrite est à
peine mieux perçue (51% de défiance) alors que la radio se porte mieux (40% de défiance) (cf. http://www.sofres.com/etude/pol/290103_confmedias_r.htm ).
2. Bias, [Partialité] Bernard Goldberg, 2002, éd. Regnery
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à la Vie" mai 2003