La campagne de promotion des pilules abortives de type Norlevo
a commencé le 8 août 1998 avec la publication dans le Lancetd'un
rapport d'étude comparative entre deux techniques de "pilules du lendemain"
: pilules mixtes (oestrogènes + progestatifs) contre nouvelles pilules à
progestatifs seuls.
L'étude a été financée par des agences
de l'ONU (l'OMS[1], le FNUAP[2], le PNUD[3]) et la Banque Mondiale. Elle participe d'un effort
de promotion des pilules abortives lancé depuis des années par les
eugénistes américains et, en France, par le Planning Familial et l'ADCU[4], dont la présidente est
Elizabeth Aubeny (officiant à l'avortoir de Broussais). On retrouve à
ses côtés le Dr Baulieu, promoteur et non inventeur du RU486, et, comme
"créateur" du Norlevo, le Dr Ullmann, qui avait déjà
servi chez Roussel-Hoechst dans la promotion du RU486.
Depuis l'été 1999, le gouvernement civil français,
socialo-communiste, souhaite satisfaire son extrême-gauche en cédant
à ses revendications eugénistes, exprimées bruyamment depuis
des années par le Planning :
Cela correspond en outre à sa volonté d'augmenter
la puissance de l'État en cherchant la destruction des institutions qui,
comme la famille, pourraient lui faire opposition.
Il n'y aura pas de débat, puisque Martine Aubry n'en veut
pas, elle ne tolère aucune opposition, elle dit à la presse qu'elle
n'envisage un débat qu'avec ceux qui sont d'accord avec elle !
Kouchner, alors à la Santé, suggère donc
la distribution en vente libre, sans ordonnance, des pilules abortives dites du
lendemain. La mesure est effective dès le 1er juin 1999. Royal enchaîne
le 6 janvier 2000 en diffusant une circulaire visant à faire distribuer la
pilule abortive aux écolières par les infirmières scolaires.
Un certain nombre d'associations pro-vie ou de défense
de la famille attaquent début avril 2000 cette circulaire en justice et obtiennent
son annulation par le Conseil d'État le 16 juin 2000. Aussitôt, dans
un chur admirable, tous les tenants de la révolution sexuelle décident
de modifier la loi Neuwirth qu'ils avaient violée sans pour autant être
poursuivis, eux. Aubry insistant pour que le débat soit "le plus
rapide possible", on l'a casé en procédure d'urgence : moins
on parle d'avortement, moins il pourra être contesté.
L'Assemblée Nationale
Ainsi, après le visionnage à lAssemblée
du film de propagande du Planning le 4[5],
c'est le 5 octobre 2000 qu'a eu lieu le simulacre de débat aboutissant à
un vote des modifications proposées de la loi Neuwirth :
Le temps de parole en "question préalable" avait
été réduit à un quart d'heure. Il n'y avait que 55 députés
présents. L'opposition ne s'est pas opposée car elle a cherché
à ne pas paraître "ringarde" : elle ne considère pas
que la protection de la vie humaine est un sujet impor tant. Ainsi le président
de Démocratie Libérale Alain Madelin, et Jean-Pierre Soisson (app.
DL), ont approuvé le texte, de même que le président du groupe
RPR Jean-Louis Debré et les oratrices désignées par les groupes
RPR et UDF, Françoise de Panafieu et Marie-Thérèse Boisseau.
Orateur désigné par le groupe DL, Bernard Perrut s'est abstenu.
|
La mallette Lang / Planning / Wyeth. C'est la façade marketing
du planning. Cest une promotion des relations sexuelles précoces pour faire
croître le marché des pilules et pour détourner des jeunes vers
des idéologies subversives et destructrices. |
Seuls 6 députés ont voté contre[6]. Christine Boutin a bien expliqué ce qui était
en jeu ; Philippe de Villiers a été bref mais très clair :
"... Vous voulez faire d'une pilule abortive un moyen contraceptif et vous
substituez à un principe de précaution un principe de destruction,
en lançant une véritable guerre chimique contre l'enfant à
naître ..."Mais la majorité des présents a préféré
écouter la propagande visiblement mensongère des promoteurs de cette
proposition de loi eugéniste, malgré les informations et arguments
scientifiques qu'ils avaient tous reçus. Ce serait en effet faire insulte
aux parlementaires que de les croire mal informés ou manipulés. Ils
sont vraiment responsables de ce qu'ils ont fait.
Aucun amendement n'a été retenu, laissant les professions
impliquées (pharmaciens, infirmières et médecins scolaires,
chefs d'établissements, etc) sans protection s'ils se refusent à devenir
complices d'empoisonnement.
Prochaine lecture le 28/11/2000[7].
Le Sénat
Le 31 octobre 2000, le Sénat aurait dû donner lieu
à des débats bien plus vifs. Jean Chérioux (RPR) a essayé
en vain de faire voter des amendements restaurant l'autorité parentale et
limitant la validité de la loi à 5 ans. Lucien Neuwirth, très
flatté d'avoir été nommé rapporteur de la commission
des affaires sociales, a persévéré dans l'erreur classique
selon laquelle la "contraception" hormonale ne serait pas abortive et
diminuerait le nombre d'avortements et a plaidé pour la gratuité du
produit et pour sa disponibilité même pendant les vacances scolaires.
Malgré l'opposition ferme de quelques sénateurs, cela a abouti à
l'acceptation de la loi, agrémentée d'amendements : la gratuité
du Norlevo et la fourniture par le gouvernement d'un bilan fin 2002 sur les distributions
scolaires et gratuites.
Comme leurs collègues députés, la plupart
des sénateurs ont donc refusé de prendre en compte les dernières
avancées de la science (nous les avions informés comme les députés),
ils ont nié le caractère abortif du Norlevo tout en parlant de son
effet anti-nidatoire, ce qui est contraire au bon sens et à l'esprit de la
loi de 1967.
Les Pro-vie
Cette affaire de pilule abortive pour écolières
a donné lieu à une floraison d'actions dans plusieurs associations
pro-vie, que nous ne pourrons toutes citer.
A la Trêve de Dieu, toute une équipe
a travaillé à la préparation et à la diffusion au parlementaires
de deux documents importants :
une synthèse scientifique
intitu lée : "L'Effet
de la Pilule sur les Facteurs d'Implantation : Nouvelles Découvertes de la
Recherche", qui explique comment les contraceptions hormonales
ont toutes un mode d'action abortif, quoi qu'en disent certains médecins
qui jouent sur les mots, car éliminer un enfant conçu dans le sein
de sa mère est un avortement, quel que soit son âge et que ce soit
à l'arme blanche ou par le poison,
le Bulletin Parlementaire Droit à la Vie,
qui détaille l'argumentaire contre les extensions des lois Veil-Pelletier
("débat" prévu les 29 et 30 novembre) et Neuwirth.
Ces documents (joints en annexe de ce bulletin) ont été
remis aux Parlementaires directement puis par des emails Internet.
L'ADOC (Association pour le droit à l'objection
de conscience), lancée d'abord pour la défense des pharmaciens, a
elle aussi écrit à tous les parlementaires.
L'ADV (Alliance des Droits de la Vie) de Christine Boutin
a édité à 1 million d'exemplaires un tract en couleurs pour
le grand-public, intitulé "4 vérités sur l'IVG".
SOS BÉBÉ a diffusé à de nombreux
centres d'accueil un dépliant couleur pour aider les femmes enceintes en
difficultés.
L'AOCPA / Choisir la Vie prépare une manifestation le
2 décembre.
La presse
Plusieurs semaines avant le vote du 5 octobre, les grandes chaînes
de télévision ont commencé à diffuser de la propagande
en faveur des thèses eugénistes, camouflées derrière
un discours attendrissant et mensonger qui nous présente :
des jeunes filles qui vont avorter
à l'étranger à cause du dépassement des délais
légaux,
des médecins avorteurs
sympathiques qui ne soulèvent que des problèmes techniques,
des "chercheurs" militants
pro-planning,
des archéo-féministes
qui revendiquent l'avortement comme une libération des femmes.
Cette propagande travestit la réalité, que voici
:
On dit bien que les jeunes filles
sont "contraintes" d'avorter : mais on a perdu tout esprit critique ;
les libérer ne consiste pas à les contraindre d'avorter, mais à
leur permettre de faire vivre leur enfant. Pourquoi ne pas plutôt les aider,
en remédiant à leur détresse, face aux pressions inac ceptables
dont elles sont l'objet ?
Aucun opposant véritable
n'a été interrogé.
Le point de vue des victimes
et de leurs défenseurs n'a pas été sollicité. On n'a
même pas vu la photo d'une victime, comme si l'avortement était une
idée, alors que c'est une boucherie répugnante.
Le point de vue des parents
dont l'autorité est bafouée n'a pas été sollicité.
Aucun reportage n'a mentionné
l'origine eugéniste du planning familial, cachée derrière un
déguisement féministe. Aucun journaliste n'a décrypté
l'eugénisme déjà présent dans la loi Veil: elle
vise les pauvres, les femmes en détresse et les enfants handicapés.
Aucun journaliste n'a rappelé l'eugénisme et le racisme constants
de la fondatrice du planning international, Margaret Sanger.
Le planning familial se vante
d'avoir violé la loi. Il n'est jamais poursuivi, alors que l'avortement est
un délit. L'État harcèle par contre les opposants pacifiques
à l'avortement. Deux poids deux mesures.
La contraception favorise l'avortement
(cf INED 1998) et prétendre rendre l'avortement rare en promotionnant la
contraception (surtout abortive) est au mieux stupide, au pire criminel.
Les journalistes semblent donc en majorité approuver l'eugénisme.
Ils sont apparemment aux ordres du pouvoir qui ne conçoit de débat
qu'avec ses amis.
La vérité scientifique établie ne les intéresse
pas vraiment et ils trouvent plus d'intérêts à vendre de la
science fiction : réchauffement de la planète, surpopulation, risques
alimentaires, etc...
Le tabou protégeant la révolution sexuelle
L'État français socialo-communiste tient absolument
à répandre la révolution sexuelle parmi les jeunes des écoles.
Il a besoin en effet de citoyens malléables et manipulables à merci,
et la corruption sexuelle est un outil idéal pour atteindre ses objectifs.
Or la vérité a la peau dure et voilà ce
qui commence à être bien connu :
la révolution sexuelle,
facilité par les "contraceptions" hormonales, est une catastrophe
pour le peuple, car elle l'appauvrit, l'affaiblit, le rend malade et malheureux,
et elle détruit tout lien social, principalement en détruisant les
familles,
les prétendues féministes
ne défendent pas l'intérêt des femmes mais celui des industries
phar ma ceuti ques et du lobby eugéniste,
la volonté de l'État
français est de détruire les familles (en poussant à l'avortement
et en affaiblissant l'autorité parentale) : c'est une volonté hégémonique,
le fascisme et l'oppression
ne sont pas du côté des pro-vie mais du côté des eugénistes.
Tout ce qui reste aux politiciens aujourd'hui, c'est la révolution
sexuelle, outil de contrôle et d'oppression politique, qui ne peut tenir que
par le contrôle de l'information (la censure et la propagande eugéniste),
l'argent(qui coule à flot dans les caisses des castrateurs et empoisonneurs)
et la répression(les poursuites injustes dont les dissidents sont
l'objet).
Il leur faut répandre la révolution sexuelle même
parmi les enfants. Avec la mallette de Lang & Royal (conçue par le Planning)
et les pilules du lendemain, avec l'aide des eugénistes, l'État va
donc imman quablement récolter :
le développement de la
prostitution enfantine,
la croissance du nombre des
agression sexuelles[8],
l'augmentation du nombre d'avortements
chirurgicaux et chimiques (RU486 et Morlevo).
L'intolérance
La France possède à l'étranger une réputation
d'intolérance notoire : «Les Français ... s'opposent à
l'idée que la religion puisse avoir son mot à dire dans les affaires
d'ordre privé ou dans celles relevant de la politique.»[9]
Cette intolérance se confirme lorsqu'on lit la réponse
que nous a faite un sénateur : «Je tiens à réfuter
tous les arguments que vous avancez, ceux-ci ne sont pas le fruit de la raison critique,
mais l'expression d'une idéologie religieuse qui n'a pas sa place dans un
État laïque. Prenez en compte la détresse des jeunes filles confrontées
à une grossesse non désirée. Sachez qu'aujourd'hui chaque femme
doit pouvoir disposer de son corps et que la vocation de reproduction ne doit plus
être un facteur de détermination de la condition féminine. Etc...»
En fait de "réfutation", aucun argument scientifique,
rien que de l'idéologie dégoulinante. Et il se trouve que notre association
n'est pas liée à une confession religieuse, mais qu'il est vrai que
nous sommes principalement des Chrétiens.
Même en tant que tels, nous avons notre place dans
le débat répu bli cain, laïque ou pas, et nous avons parfaitement
le droit et même le devoir de contester le système actuel qui ne respecte
pas la vie humaine.
De plus, vu l'origine eugéniste des promoteurs de l'avortement
et de la contraception[10],
vu que les victimes de l'avortement sont des personnes en détresse, dans
des situations défavorisées, il est facile de comprendre que, derrière
un discours public sur la détresse et la liberté des femmes, nous
avons affaire à un courant de fond eugéniste, visant à éliminer
les faibles "indésirables" : prétendre supprimer la misère
en supprimant les pauvres, c'est le comble de l'intolérance.
|
Voici l'illustration de la véritable idéologie
du planning (source : La puce à l'oreille n°67, Hiver 99, bulletin du
mouvement pour le planning familial ; cette illustration est associée à
un article sur le sida). |
Face aux amendements visant à établir une clause
de conscience, on a vu un déni (toujours sans le moindre argument scientifique)
du caractère abortif des produits incriminés ; il s'agit d'un stupide
refus obscurantisted'accepter la vérité scientifique !
L'État veut donc continuer d'opprimer par ses mensonges,
outre les victimes directes que sont les très jeunes humains, les personnels
à qui il reste une conscience : jusqu'à quand l'État prétendra-t-il
dire la "science" devant les tribunaux ? C'est un principe nazi et bolchevique,
qui aboutit normalement aux horreurs que l'on sait.
Moralité
Il y a en France un consensus eugéniste rassemblant la
gauche au pou voir, la grande presse et une majeure partie de l'opposition. Il n'y
a donc rien à espérer de ces gens-là. Une grande partie des
Chrétiens "sociologiques" y participent ; certains même d'une
manière assez répugnante (voir Téléramadans son
approbation de la mallette Lang). Tout ce beau monde cherche à défendre
la "révolution sexuelle", y trouvant probablement son compte.
Nous avons accompli correctement l'information des décideurs
politiques. Leur absence de bonne volonté ne relève pas d'un problème
de "communication" mais bien plutôt d'une obstination dans l'erreur,
partagée par une grande partie de la population qui ne veut pas savoirque
les contraceptions hormonales sont abortives.
Nous devons cependant continuer d'informer tous les milieux
qui le voudront bien, spécialement chez les Croyants.
Nous développerons dans un prochain numéro le pourquoi
et le comment de la "révolution sexuelle", moteur de l'avortement
et de l'empoisonnement contraceptif.
Les Évêques français ont appelé à
la mobilisation contre les projets de lois en question. Le pape Jean-Paul II a aussi
appelé à l'objection de consciencedes personnels impliqués
dans la distribution des pilules abortives du "lendemain".
Nous devons encourager l'objection de conscience et la dissidence
des personnels menacés par le tout-abortif.
Pour cela il faudra des moyens humains et financiers, car les
procès coûtent cher, mais ils seront indispensables pour faire reconnaître
leurs droits, nos droits. De même il faudra aux parents des moyens juridiques
et financiers pour résister aux ingérences nouvelles de l'État,
notamment en retirant leurs enfants des pattes des corrupteurs d'État.
Il importe en effet que les gens de bien survivent, que leurs
familles prospèrent, afin qu'ils puissent demain reprendre le dessus.
Thierry LEFEVRE
2. Fond des
nations unies pour les activités sur la population
3. Programme
des nations unies pour le développement
4. Association
pour le développement des méthodes de contraception d'urgence
5. "Une
semaine au planning familial", déjà diffusé par Canal+
le 27/09/2000
6. Christine
Boutin, Philippe de Villiers, Claude Goasguen et François d'Aubert (DL),
Jean de Gaulle et Anicet Turinay (RPR).
7. Nous n'en
attendons aucune bonne surprise, pas plus que dans le débat prévu
les 29 et 30/11 : la prétendue opposition ne veut pas remettre en cause
la loi Veil sur lavortement.
8. cf. "Forte
hausse de la violence sexuelle contre les mineurs", in Le Figaro 13/11/2000
: on observe déjà une augmen tation de plus de 25% de cette délinquance
en 5 ans (1995-1999).
9. dans un
article du New York Times de Diane Johnson, repris par Courrier International le
23/3/2000 sous le titre "Pilule du lendemain, l'exemple français"
10. le MFPF
est une branche de l'IPPF, laquelle était affiliée en 1977 à
la Société Eugéniste Américaine. Le MFPF ne compte que
7000 adhérents et vit surtout de subventions.